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 Dames-oiselles des bas-fonds [Pv Thylone]

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Naesala Caïneghis
Naesala Caïneghis

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« Ereintant » était le seul adjectif qui convenait pour décrire le périple dont je revenais. Quatre mois au coeur de Minh Bradhim, à manger ce que je pouvais trouver sur place plus un ravitaillement hebdomadaire -evidemment loin d’être suffisant, parce que mine de rien, y fallait quand même la nourrir, la bestiole!-, tout ça pour au final me retrouver avec un groupe de changeformes dans les pattes en train de râler qu’il ne fallait pas « dénaturer leur lieu sacré » gna gna gna. Si j’avais pas été briefée sur le sujet (« évitez de faire du grabuge, les ruines sont inhabitées mais encore visitées », qu’il disait, l’archiviste... ta mère aussi, rat de bibliothèque ! C’est pas comme ça qu’elle allait avancer, la science…), enfin bref.  Deux jours et demi pour leur faire comprendre que je n’étais là que pour étudier et mieux comprendre leur civilisation en omettant peeeeeuuuuut-être un peu le fait que je comptais bien retourner la totalité de ce tas de vieilles caillasses pour mettre la main sur quelque chose de satisfaisant, pour au final ramener une douzaines de bidules non-identifiés dont paraissait émaner ou avoir émané un semblant de magie...La postcognition ne m’était pas d’une grande aide. J’avais beau tenter tout ce que je pouvais, il me fallait tant de temps pour faire appel à mes capacités et à m’en remettre que l’étude académique était finalement plus rapide...C’est une année complète qu’il m’aurait fallu pour pouvoir cartographier précisément la zone et astreindre chaque bâtiment à son utilité, explorer tous les recoins de toutes ces foutues ruines...J’aurais du enrôler un petit commando au lieu de partir seule, j’aurais perdu bien moins de temps. Mais enfin, au moins n’étais-je pas rentrée bredouille, et quelques images de ce qu’était là-bas la vie avant la Grande Guerre étaient également de belles prises.

Toujours était-il que j’étais rentrée à la capitale, tout d’abord. Comme à chaque fois, retrouver notre...ma demeure à la cour était pénible, depuis la mort de Nasir. C’était, certes, un petit havre de paix sécurisé, mais avant tout, c’était dans cette maison qu’il avait passé ses dernières heures. C’était dans cette maison que j’avais fait mon deuil. Comme à chaque fois, ce sentiment s’estompa en quelques minutes, alors que je m’installai sur mon lit pour préparer ce que j’allais présenter à mes supérieurs. Les heures passaient, mon dossier s’étoffait, mais la fatigue ne semblait pas me gagner. Il me restait encore deux jours pour achever ma présentation, et plus j’oeuvrais à avancer dans l’élaboration de celle-ci, moins j’avais envie de rester enfermée entre quatre murs. Mes ailes ne demandaient qu’à être déployées. Dans le double-fond d’une armoire de ma chambre, je rangeais le résultat de mes recherches et les notes que je venais de griffonner ainsi que les babioles ramenées de voyage et fermais à double tour chaque porte jusqu’aux précieux documents, me retrouvant sur le perron dans cette ruelle bien plus propre que les quartiers qui m’avaient vue grandir…

C’était une bonne idée de destination, me parut-il,  aussi, lentement, dans un bruissement d’ailes, je pris mon vol pour regagner le ciel. Près d’Urqath, dans un bruissement d’ailes, comme tombée du ciel, avec grâce je vins me poser. La brise nocturne fraiche qui caressait ma peau me faisait un bien fou. Je ne supportais plus l’enfermement, depuis que j’avais passé quatre jours à chercher comment me débarasser d’une grille qui s’était refermée sur moi dans cette foutue ville antique...Voler au dessus de la capitale était bien plus agréable que de rester assise devant un bureau, ou allongée sur un lit, si moelleux fut-il. Depuis que Cemiel -je n’arrivais pas à l’appeler « maman », c’était au dessus de mes forces- m’avait aidée à parfaire mon vol, je trouvais un véritable plaisir dans le fait de parcourir les airs, et la fraicheur du soir amplifiait encore le côté reposant et revigorant de cette activité. D’autant que, loin de Fell’Gost, les chances de collision avec autre chose qu’un oiseau étaient proches de zéro, autrement dit : voler par ici était relativement tranquille...et tant pis pour les quelques pochard couche-tard qui m’auraient aperçue dans le ciel et prise pour on ne sait quel monstre, ça leur apprendra à picoler !

Toujours est-il que je me posais donc calmement devant notre ancienne demeure. Des souvenirs d’enfance, revenant d’années maintenant lointaines, de bonheur et de détermination, empreints de nostalgie, me revinrent en tête pour mieux s’effacer aussitôt. Seules celles d’une petite harpie voletant dans les boyaux rocheux me restèrent...J’avais bien grandi, depuis cette époque. Il était inenvisageable, quand bien même mes réflexes et ma technique de vol s’étaient affûtés, de tenter de faire de même sans me rompre des os… Je soupirais longuement. Cette période aurait pu me manquer. Elle aurait manqué à l’ancienne Naesala, celle qui s’acharnait à faire mentir feu Daghtar et n’attendait que sa liberté. Désormais, elle l’avait, et il n’y avait qu’à voir ce qu’elle en faisait ! Je m’observais de pied en cap en défroissant mes ailes d’un geste mesuré. Ouais. J’avais bien changé depuis cette époque. Je sillonnai les ruelles sans un mot, mon armure de Greyhand sur le dos, une cape de velours couvrant mes ailes, ma chevalière chargée d’un extrait de racines de valériane et de sève de pavot et mes dagues aux côtés, plus le coutelas de secours caché sous ma ceinture, jusqu’à trouver l’entrée des mines dans lesquelles j’avais tant voleté et fureté.

Je m’enfonçais lentement dans les profondeurs de la ville, faisant apparaître une lueur rouge au bout de ma main, en vue de ne pas m’aveugler en cas de reflet sur un bloc de quartz ou autre pyrite...L’endroit était calme, pratiquement désert. Je croisais quelques mineurs couche-tard, leur lampe sur le front, quelques nuisibles des profondeurs, mais c’était bien là toute âme qui vive en ce lieu à une heure pareille. J’oubliais totalement la prudence que m’imposait mon statut de Greyhand en ces lieux, et c’est à force de déambulations erratiques que j’atteins l’entrée d’Urqarth. Nasir m’avait toujours défendu d’y aller, lorsque j’étais enfant. Je n’y avait fait que deux courtes incursions, à l’époque, et me revoila, vingt-deux ans plus tard, armée jusqu’aux dents...J’éteignais ma source de lumière.  Mes autres sens me permettraient suffisamment de percevoir les dangers de l’obscurité, et dans le pire des cas...Je pourrais toujours compter sur le tatouage qu’arborait mon bras gauche...A peine avais-je pensé à cette option qu’un frisson parcourut mon échine. Les yeux clos, je me tournais brusquement vers la droite, me penchant en arrière et dégainant mes lames dans un geste fluide…pour mieux empaler un rat qui semblait attiré par...qu’est-ce que j’avais au fond de la poche ? Une friandise au miel que je n’avais pas achevée sur le trajet retour...Ma foi, Urqarth regorgeait de malades et de sans-le-sou. Autant que l’un d’entre eux en profite...Je refermais ma cape sur mon armure, rabaissais mon capuchon et  m’engouffrai dans les rues souterraines. Sans grande surprise, les feux éclairant celles-ci étaient allumés, pour la plupart, et sans qu’il y fasse aussi clair qu’en plein jour, y voir correctement n’était guère difficile.

La ville sous-terraine était relativement animée. Je n’aurais pu imaginer que tant de personnes puissent y vivre...Si j’avais toujours vu les aspects positifs du régime en place, il fallait bien avouer que cette partie de la ville montrait une toute autre façade, bien moins reluisante, des « bienfaits de la couronne »… je soupirais longuement jusqu’à croiser un gamin en guenilles. Je piochais dans ma poche la sucrerie et quelques pieces d’argent, et l’interpellais d’un simple « eh ! ». Il se rapprocha quelque peu dubitatif, jusqu’à ce que je puisse, à la lueur d’un lampadaire à flamme, observer le bec-de-lièvre qui ceignait sa bouche. Je retins une grimace de dégoût à son égard, tant bien que mal, et lui glissai dans les mains ce que j’avais récupéré dans sa poche. Il me remercia d’un signe de tête et repartit en courant dans l’autre sens...en courant un peu vite, quand m...MA CHEVALIERE ! L’enfoiré ! Avant qu’il eut tourné au coin de la rue, mon couteau fendit l’air et se planta dans le mur juste devant lui, le stoppant net alors que je m’élançais à sa poursuite. Il tenta de me distancer de nouveau, mais n’en eut pas réellement le temps : je le rattrapai cinq mètres plus loin, avant qu’il ne se faufile par un trou dans le mur d’une maison, murmurant deux mots. L’énergie fusa de mon épaule en une douce onde chaude courant au coeur de mon bras, infligeant au gosse une momentanée sensation d’effroi afin de lui couper l’envie de crier ou de courir...ce qui sembla plutôt bien réussir, à en croire sa tronche.  Le saisissant par le poignet, je tordis celui-ci jusqu’à apercevoir sur son visage déformé l’expression de la douleur, et le flanquai au sol d’un fauchage à la cheville des plus basiques, accentuant la clé de bras jusqu’à ce qu’il lâche tout ce qu’il avait dans sa petite menotte...Je ne récupérais que ma bague, lui renvoyant d’un coup de pied ce que je lui avais donné avant qu’il ne me la tire.

- A mordre la main qui te nourrit, tu finiras par crever de faim, petit. Ramasse. Et file., le sermonai-je avant de le libérer de la sensation de peur qui le tétanisait.

Il n’en fallut guère plus pour qu’il détale à toutes jambes ! J’aurais pu le prendre en pitié et être plus douce, peut-être. Mais avoir la tronche déformée comme s’il avait embrassé un fer de hache en pleine course ne lui donnait pas le droit de me tirer mes effets personnels. La chevalière glissa à mon annulaire comme si elle ne l’avait jamais quitté, alors que je reprenais ma route et mon couteau, évitant les lieux les plus fréquentés, préférant les petites rues pour passer inaperçue. Bien sûr, ce n’était pas le plus sécuritaire...quelque chose me disait de courir le plus loin possible, mais au plus profond de moi, j’avais l’intuition que je pourrais découvrir quelque chose ici, refusant alors de me replier avant d’avoir trouvé ce que je cherchais sans même en connaître la nature...Les rues se ressemblaient toutes, pavées, poisseuses, séparant des demeures de pierre érodée, des champignons des mines poussant entre les pavés, des insectes et des rongeurs courant de zone d’ombre en zone d’ombre pour éviter les humanoïdes du cru, aussi propres et attirants que ce ghetto souterrain. La lumière ambiante, qui éclairait la majorité des axes passants et quelques rues annexes paraissait être un véritable artifice, ici : quand bien même elle permettait aux pauvres hères de se mouvoir sans se heurter au moindre mur, à la moindre pierre, elle ne dissipait pas pour autant l’obscurité des âmes des manants. Certains étaient là par la force des choses : malades, parias...D’autres, en revanche, avaient bien plus de points communs avec les bandits de grand chemin, et ils étaient nombreux. Il me sembla reconnaître, par-ci par-là, quelques têtes familières, vues sur des avis placardés en ville...Mais les intercepter ici ne mènerait à rien : si je parvenais à en mettre un hors-course, tout Urqarth me tomberait sur le dos...et il faudrait bien plus d’un miracle et quelques sorts pour me tirer d’affaire. Non, il me fallait rester discrète. Alors, rasant les murs, observant les divers bâtiments, tentant de me figurer un plan mental de la ville et de ses sorties vis à vis de points de repères architecturaux, je continuais mon aventure souterraine à la recherche de ce qui titillait mon instinct...Après les lépreux, les tueurs, les voleurs, les bâtards, les parias...qui savait ce que j’allais bien pouvoir croiser dans cette ville de fous?


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Thylone Enroris

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✧ Idéologie : (anti-couronne) Blessée au plus profond d'elle-même et mutilée à jamais, elle aspire à une extinction totale et vengeresse de chacun des membres de la Couronne et de leurs partisans. Et cela, quelqu’en soit le moyen...
✧ Guilde : Chef de la ligue de l'aube.

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Dames-oiselles des bas-fonds
|| Naesala Caïneghis & Thylone Enroris ||
Mon regard dansait avec les flammes devant moi. Je suivais la mince traînée noire qui s'agrandissait petit à petit et lorsque celle-ci me sembla suffisante, je lâchais le parchemin dans le brasero pour qu'il achève de s'y consumer totalement. Une information précieuse sans aucun doute. Mais qui n'arrivera hélas, jamais à bon port. Cela nous conférerait un avantage non négligeable et un petit délai supplémentaire dont il aurait été ridicule de se passer. C'était-là une petite victoire mais qui ne saurait me satisfaire pleinement. Comment le pourrais-je ? C'était loin d'être suffisant. Je ne pouvais me contenter de si peu, même si le contraire m'aurait indéniablement contrarié.
Je contemplais encore les cendres fragile de la missive interceptée lorsque la porte s'ouvrit. J'avais reconnu la démarche rapide de mon lieutenant depuis le corridor, aussi il ne me sembla pas nécessaire de me retourner sur sa venue.
❝Et bien ?❞ demandais-je pour qu'il puisse se justifier d'une telle intrusion. J'écoutais alors le flot de paroles, lancé avec précipitation, les lueurs du brasier se diffusant sur mon visage qu'il ne pouvait voir. Mes traits s’assombrirent malgré la lumière des flammes et un silence pesant, de mauvais augure, s'installa. Il ne sut pas vraiment quoi faire alors il resta là un instant, visiblement nerveux de ma réaction avant de prendre congé avec hâte. Ainsi, ils avaient choisi de descendre cette nuit.

Urqarth était un endroit morne et malfamé qui n'attirait guère. Cela se comprenait aisément. Ici, pas de jolies fleurs sur les balcons -si tant est qu'il y en ait un quelque part- et de profondes lézardes crevaient les murs, se substituant aux colonnades de belle facture provenant de la surface. Pas d'étoffes soyeuses et de breloques clinquantes. Pas de noblesse de quelque forme que ce soit. La seule hiérarchie existante ici, était celle de la peur et avantageait ceux qui avaient suffisamment d'emprise pour la distribuer. C'est précisément pour cette raison que ces pauvres âmes, l'oreille aux interstices et le regard dans les fentes, se sont empressés de colporter à ma porte. La Ligue ne protège pas les miséreux, mais si ce soir des corps devaient tomber, il valait mieux que ça ne soit pas les leurs. Rien de mieux qu'une patrouille Greyhand pour s'assurer d'un sursis, quand bien même il était de courte durée. Dans les ruelles d'Urqarth ainsi allaient les choses : dénoncer pour mieux briller et fuir pour mieux périr.

Parfaitement immobile, fière statue vêtue de noir, j'attendais. La ruelle était aussi déserte que délabrée, personne ne s'y aventurerait sciemment. Solidement ancrée en son centre, mes mains croisées dans le dos laissaient entrevoir les deux lames à ma taille. Fidèle compagnie. Bien avant de le voir, j'entendis sa course avec le fracas de ses guenilles qui s'intensifiait de plus en plus. Sans broncher, j'interceptais le petit vaurien en plein vol, refermant simplement ma main sur le col de la loque qui lui servait de chemise. Il s'étrangla un instant sous ma prise et ses jambes s'agitèrent encore une seconde avant qu'il ne se pétrifia tout à fait. Poussant un profond soupir ostensible, je baissais le regard sur son visage déformé par un bec-de-lièvre. ❝Parle.❞ ordonnais-je, sans réplique. Ma main se resserra sur la fripe et le petit débita tout ce qu'il su, hors d'haleine. Je fronçais les sourcils, devant les détails singuliers qu'il me délivrait. Un seul chevalier ? Où était donc la patrouille ? Et cet anneau qui lui avait valu cette fuite à s'en donner la mort ? Lentement, je m'accroupis à sa hauteur et le fixais sans ciller. ❝Si je m'aperçois que ta parole est fausse...❞ Je fis un petit mouvement de la tête en direction de la bicoque derrière moi. Sa bicoque. Qui n'en serait plus une s'il m'avait proféré des mensonges pour se jouer de moi. Le petit déglutit et desserrais mon emprise pour le laisser filer. Je me redressais avec une moue de dégoût.

Elle était bien là, sa longue chevelure aux reflets incarnat derrière elle et sa lourde cape de velours sur les talons. Comme il me l'avait dit. Insouciance que de se pavaner ainsi dans la misère du monde. Elle rasait les murs mais c'était-là une précaution inutile car j'avais des yeux et des oreilles à des kilomètres à la ronde. C'est pourquoi je la suivais depuis plusieurs minutes déjà, ombre parmi les ombres. Ses pérégrinations hasardeuses l'avaient amené à une petite place, où nul âme ne vivait car elle ne donnait sur rien. Appuyée contre une poutre vieillie, je croisais mes jambes bottées de cuir dont les talons me donnaient quelques centimètres supplémentaires. Je la regardais chercher un instants puis, dans son dos : ❝Voyez-vous ça, une promenade hors des sentiers battus.❞ lançais-je d'une voix claire et arrogante. L'épaule toujours posée contre le bois, je la toisais, sans qu'aucune de mes plumes de fer ne bouge. ❝Un choix bien curieux...❞ raillais-je en un sourire condescendant.




Dernière édition par Thylone Enroris le 17/08/19, 11:57 am, édité 2 fois
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Avait-on déjà vu un lieu aussi insalubre? Je n'étais pas une spécialiste en la matière -et pour tout dire, je n'allais pas m'en plaindre-, en général, je visitais des endroits...morts. Mais Urqarth était bien vivante, quand bien même on pourrait parler de nécropole. Toutes ces âmes ne vivent plus : elles tentent de survivre. Au grand jour, elles sont mortes. Et puis, au vu de la salubrité des lieux, pour beaucoup, ce n'était qu'une question de semaines avant que la rigidité ne s'empare de leurs carcasses, de ce que j'avais pu voir de mes pérégrinations erratiques. Une saine envie de carboniser ce taudis m'avait attrapé en voyant le niveau de vie local: il s'agirait de ne pas faire baisser la moyenne de la ville...Mais en y réfléchissant d'un peu plus près, si moi non plus je n'avais ni foyer, ni titre, ni argent, j'aurais pu terminer dans cet endroit. L'idée me fit froncer les narines alors que j'arrivais sur une petite place plongée dans l'obscurité. Deux bancs de pierre mal dégrossis, des demeures en ruines, la base de deux lampadaires sur une estrade au bord d'un beau dénivelé à pic, autrefois protégée par une rambarde défoncée...un décor qui avait du être beau, autrefois, mais n'était plus que moisissure et saleté. Je m'assis un moment sur ledit banc, et fermai les yeux, les mains sur mes lames. Des images des temps passaient me revenaient : du temps où la ville souterraine était utilisée, la place servait de lieu pour les pendaisons et décapitation. Ce que j'avais pris pour des pieds de lampadaires n'était rien d'autre qu'un support d'estrade où l'on posait billots et potences...Des pleurs, des cris, du sang...

La vision n'avait duré qu'un instant, mais c'était suffisant pour voir ce qu'il en était. Je rouvris les yeux, ma vision plus adaptée à l'obscurité ambiante, quand un frisson me parcourut l'échine. J'avais déjà vu cet endroit. Je l'avais vu en rêve durant mon séjour précédent. Dans mon souvenir, il était éclairé, et je n'étais pas seule. Le tintement du métal contre du métal se faisait entendre, mais je n'avais souvenir ni de douleur, ni de sang. Un bien étrange sentiment m'envahit. J'avais particulièrement mal dormi, cette nuit-là, et je retrouvais ce même inconfort sur l'instant. J'observais rapidement autour de moi sans détecter de danger ni présent, ni à l'approche. Pourtant, il y avait quelque chose. Quelqu'un. Qui ne se fit pas prier pour m'apostropher.

- Voyez-vous ça, une promenade hors des sentiers battus...Un choix bien curieux.

J'étais de dos, et pourtant, me retourner n'était pas nécessaire. Cette voix, je la connaissais d'un temps passé. A l'époque, je n'avais pas particulièrement prêté attention à sa personne, pourtant, nous avons vécu non-loin pendant de longues années durant. Le souvenir de son visage se dessina petit à petit, grossièrement, dans mon esprit. Quand à son nom? Ma foi, il est difficile d'oublier pareil épisode, même s'il ne vous est que conté. Thylone Enroris...Un nom que je n'avais pas entendu depuis au moins cinq ou six ans... Une harpie qui, sur l'île céleste, rêvait de liberté. Je ne peux le nier, j'avais la même aspiration...Mais il était mal vu, surtout sur Fell'Gost, demeure des Greyhands, gardiens de la Couronne, de critiquer une décision prise par celle-ci (quand bien même l'actuelle reine n'y soit pour rien...autre régence, autre moeurs.). Le châtiment avait été aussi exemplaire que brutal : on lui avait arraché les ailes pour avoir osé se dresser contre le fait que les harpies aient le devoir de vivre à Fell'Gost. Pour lui montrer ce que c'était qu'être "humain". Au récit de la terrible sentence, j'en avais senti les jointures de mes membres emplumés se raidir comme s'ils étaient prêts à subir le même sort...Je n'ose encore aujourd'hui imaginer la douleur qu'a du causer cette amputation. Ni même la rancoeur qu'elle pouvait nourrir contre la couronne, même après des années...Et contre les Greyhands, sans aucun doute. Personne ne s'était levé pour protester. La peur a le pouvoir de faire fuir comme de figer sur place...Un sentiment d'une puissance incommensurable s'il en était. Cela dit, je n'étais en rien responsable de sa douleur ou de sa haine, et son ton condescendant ne me plaisait pas le moins du monde. Je savais où elle se trouvait, depuis que ses mots avaient indiqué sa position : sur l'un des madriers qui tenait encore le toit en ruines de la demeure jouxtant l'accès à la ruelle. J'aurais pu bondir et l'abattre, mais une question me taraudait cependant...comment une sans-ailes avait-elle pu rejoindre un poste si élevé en si peu de temps? je me retournais, une main sur la poignée d'une de mes dagues, l'autre tendue vers le ciel, dans laquelle apparut un orbe de lumière rouge, se reflétant sur...des ailes? Métalliques? Ma curiosité fut piquée au vif à l'instant même ou leur reflet toucha mes yeux: quelle prouesse d'ingénierie permettait donc à ces ailes de se comporter, sans muscles à l'intérieur, comme de véritables organes de vol? Plus pragmatiquement, quand bien même elles étaient sans doutes fonctionnelles, je gagnais en vitesse et en maniabilité, sans aucun doute, par rapport à elle et son attirail métallique.

- Une harpie qui élit résidence sous terre ne l'est-il pas encore plus? Je ne pensais pas te revoir, Thylone...Enfin. Peu importe. Les années ne t'ont visiblement ni appris la patience, ni l'humilité, ni la prudence... Seule face à une consoeur, tes chances sont déjà maigres, mais face à une mage..., lâchai-je sur un ton monocorde, avant de dégainer mes lames d'un geste souple en déposant l'orbe immatériel sur le sol, J'imagine que si je te disais que je ne suis pas là dans le cadre de mes fonctions -et c'est le cas-, ça ne servirait à rien...enfin. Puisque nous sommes toutes deux ici et armées...Voyons si ton arrogance est fondée.

Je décollais en arrière d'un geste vif. Les lieux étaient loin d'être bas de plafond, nous aurions toutes deux un vaste espace pour évoluer et nous mettre joyeusement sur la gueule à grand coup de surin...J'aurais pu tenter de dialoguer. Mais à un moment où à un autre, le fracas des lames se serait fait entendre. On peut racheter son passé, mais pas modifier son avenir. S'il fallait en découdre, autant que ce soit maintenant. L'orbe disparut progressivement, sans un bruit. C'était un sort de débutant, du genre qui ne laisse qu'une infime trace magique, difficilement détectable depuis le palais ou Fell'Gost..Mais s'il fallait que j'utilise mes pleines capacités ici, il allait sans dire que nous irions droit à la catastrophe...J'avais encore quelques tours dans mon sac pour ne pas en arriver à de pareilles extrémités. Un sourire malicieux sur le visage, j'observais encore la position de la demoiselle en prêtant attention au moindre courant d'air pouvait indiquer qu'elle se rapprochait ou s'éloignait de moi.

- Tu as une très haute estime de toi pour te penser m'être supérieure. Et après une entrée en matière aussi "sympathique", j'aurais peine à croire que tu veuilles seulement discuter. Mais tu sais ce qu'il en est...Plus on tombe de haut, plus la chute est dure.


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Dames-oiselles des bas-fonds
|| Naesala Caïneghis & Thylone Enroris ||
La silhouette perdue dans les décombres se raidit, sans pour autant se retourner. Je le savais par expérience, cette attitude peu banale pouvait s'avérer à double tranchant. Et puisqu'il était question de tranchant, la voici qui pivotait enfin, une main sur la lame placée à son côté. Un réflexe qui aurait pu sembler menaçant si seulement il m'avait inquiété. Car j'étais malheureusement habituée à ce genre de réactions, qui au fil des années, m'était devenue familière. Si au départ j'en étais attristée, la fréquente répétition de ces gestes agressifs envers moi avait fait que je n'en éprouvais plus désormais que de la lassitude.
Ce qui était plus inhabituel en revanche, c'était sa paume tournée vers le ciel et qui accueilli une orbe écarlate dont les lueurs rougeoyèrent quelques instants. Ceux-ci me permirent de dévisager l'intruse, aux traits qui ne m'étaient finalement pas étrangers, bien qu'ils eurent quelque peu changé comparé au souvenir que je gardais d'eux. Caïneghis, la harpie qui à l'instar de mes autres semblables, s'était rangée du côté des apprentis plutôt que des formateurs. Je ne pus cacher mon expression de surprise en la reconnaissant, tant il était inattendu de la voir ici. Wilnir m'avait bien gardé d'être sa maîtresse-d'armes à l'époque, car toute sa formation n'avait été que provocation permanente. Daghtal s'en plaignait souvent, si ce n'est à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Mais contre toute attente, elle fut récompensée à l'issue de son cursus sur Fell'Ghost, n'en déplaise au mentor harpie mais c'est vers l'étude des runes qu'elle désirait se tourner, une voie qu'il ne m'avait jamais semblé nécessaire d'approcher. Elle quitta donc l'île. Elle, la seule harpie à qui on avait bien voulu donner cette bénédiction puisqu'elle demeurait Greyhand avant toute autre chose. Cette faveur m'avait fait soupirer de convoitise à l'époque et aujourd'hui encore, je me surprenais à envier la surface où elle pouvait évoluer librement. Sentir la brise sur son visage, dans ses cheveux et le long de ses si grandes ailes...choses dont je demeurais privée, ici, dans la chaleur étouffante d'Urqarth.

Reconnue également, je n'eus cependant guère droit aux retrouvailles cordiales que j'avais imaginé. Je fronçais les sourcils, interdite, sans pour autant bouger de la poutre à laquelle je demeurais confortablement appuyée. ❝C'est certain, bien que je n'ai nullement choisi cette nouvelle demeure.❞ fis-je, grinçante. ❝Et de grâce Caïneghis, cesse d'insinuer des vérités hasardeuses sur mon compte : tu n'as jamais rien su ni appris de moi. Il est inutile et fort malvenu de vanter un sujet duquel on reste ignorant.❞ coupais-je avec froideur. J'étais stupéfaite du ton employé par celle qui était de plus d'une décennie ma cadette. Nous n'avions jusqu'ici eu aucun différent, même s'il semblait évident que la fauvette avait eu vent de mon histoire et qu'elle voulait visiblement en faire une espèce d'affaire personnelle. La prime qui planait sur ma tête devait en faire rêver plus d'un, et c'était sans doute cet appât séduisant qui avait fait descendre mon ex-consœur raciale jusqu'ici. Le reste n'était que hasard.
L'orbe magique s'échoua à terre, délicatement. Caïneghis m'affubla de quelques nouvelles politesses dans lesquelles elle avoua souhaiter en découdre. Je retins un léger bâillement in-extremis -qui aurait été mal perçu-et finis par croiser les bras en posant également ma tête contre la colonne de bois. Pendant ce temps, elle avait dégainé ses poignards avec une rapidité surprenante et même sans les lueurs de l'orbe, on pouvait voir le reflet des lames à plusieurs mètres. Je m'ennuyais ferme, devant ce déballage ostensible de hargne. Je n'étais pas née de la dernière pluie, il faut le souligner. Et elle n'est pas la première, ni assurément la dernière à me montrer les dents.

Puis soudain, elle étendit ses longues plumes et décolla, me faisant relever la nuque pour la suivre du regard. Etait-elle en train de me provoquer avec ces attributs que je ne possédais plus ? Sans aucun doute, au vu du sourire malfaisant qu'elle arborait dans les airs. Même à plusieurs mètres, sa voix narquoise parvenait aisément à mes oreilles et l'écho de ses paroles me firent l'effet d'un coup en pleine poitrine. Le souvenir de ma descente forcée de Fell'Ghost me revinrent brièvement en mémoire et peinée, je serrais la mâchoire devant ces images douloureuses. Je m'écartais enfin de la colonne, quittant ce flegme apparent qui m'habitait jusqu'alors. Au prix d'un effort conséquent, je parvins néanmoins après quelques secondes à placarder à mon tour un sourire mauvais sur mon visage. ❝Oh pardonne-moi, j'oubliais qu'en ta qualité d'oisillon volontairement jeté du nid, tu étais également bien qualifiée en la matière.❞ lançais-je avec méchanceté. ❝Tu as raison Caïneghis, je ne veux pas discuter car j'ai autre chose à faire et tu m'as déjà bien assez fait perdre mon temps. Allez sois sage, retourne-donc là-haut à tes gribouillages de runes magiques et ne laisse pas tes ailes traîner n'importe où. Tu pourrais te faire mal et les abîmer.❞ fis-je en entamant un mouvement pour tourner les talons. Ce moineau grandeur nature n'était guère impressionnant avec ses perles clignotantes. Non, elle n'était pas une menace pour moi.


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La provocation aurait pu faire mouche, mais elle n'avait visiblement pas l'intention de se foutre sur la tronche. Je haussais les épaules en rangeant mes armes, lâchant un petit rire amusé en revenant me poser sur ce que j'avais plus tôt pris pour un banc.

- C'est vrai qu'en parlant d'ailes abimées, tu es la plus grande référence en vie en la matière. Mais à défaut de les avoir gardées, tu as conservé l'arrogance des harpies de Fell'Gost... Tu aurais du voir la tête de Daghtar quand il a reçu un coup de dague à la jugulaire... Se penser intouchable dans les airs et finir sa vie en vol...Dire qu'il était l'époux de ma mère...Au moins, de ce côté là, tu gardes les "pieds sur terre"...

Je me penchais en arrière, mes mains appuyées sur l'arrière du banc faisant ressortir ma poitrine, jambes croisées, en dardant mon regard sur son auguste derrière. Les Harpies de Fell'Gost avaient une arrogance certaine, c'était un fait, mais c'étaient des êtres rationnels avant tout. La plupart  avaient une facheuse tendance au flegme et au pragmatisme : il suffisait de changer de sujet de conversation à répétition pour les agacer au plus haut point...C'était une façon de faire très "elfique", mais il fallait bien reconnaître que ça n'avait eu de cesse de fonctionner sur bien des instructeurs. Je soupirais longuement avant de faire claquer ma langue contre mon palais, sans cesser de la darder du regard.

- Cela dit, tu as quand même changé... la marche a pieds t'a modelé un joli petit cul! Ca change des planches à pain de là haut. M'enfin! Puisque tu n'es pas venue pour abattre un Greyhand, je me demande ce qui peut bien t'être passé par la tête pour que tu sois venue "perdre du temps" par ici, avec une paire de lames..., lâchai-je en matérialisant une nouvelle sphère lumineuse juste devant son visage avant d'étirer mes bras et mon dos dans un craquement bien moins engageant que ma pose précédente. Le manque de compagnie à plumes, peut-être? Tu es loin d'être aussi bête que Daghtar : tu ne serais pas venue seule si tu avais voulu me tuer, Les "gribouillages" ont une fâcheuse tendance à renforcer leur porteur...Mais de là à être venue me faire la cour, il y a un monde. Alors que tu te fasses la malle sans même se foutre sur la gueule, pas de problème, mais j'apprécierais que tu éclaires ma lanterne en la matière...entre "tombées du nid", c'est un minimum.
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Dames-oiselles des bas-fonds
|| Naesala Caïneghis & Thylone Enroris ||
J'entendis le bruissement caractéristique des plumes en mouvement, me notifiant qu'elle revenait au sol. Assez, de cette coquetterie que je ne pouvais désormais plus égaler. Sa voix s'éleva dans mon dos, car visiblement il n'était pas supportable pour elle d'être congédiée de la sorte. Toujours détentrice du dernier mot, n'est-ce pas ? Je me stoppais, écoutant tout de même ce qu'elle avait à déclamer avec si peu de courtoisie. Je pinçais les lèvres et inspirais profondément pour maîtriser cette amertume qui sévissait dans ma poitrine, en l'entendant mentionner mes ailes révoquées. En vie...la frontière avait été mince, sans aucun doute. Si j'avais pu songer un seul instant que cette conversation serait abordée ce soir...fort peu s'y aventuraient car c'était-là un sujet dont il était plaisant de se soustraire. C'est pourquoi je ne répondis pas à cette attaque car cela revenait à lui accorder plus de crédit que nécessaire. En apparence, elle ne m'atteignait guère. Je haussais les sourcils lorsqu'elle évoquait Daghtar, son ancien mentor sur l'île céleste. Et en l’occurrence, sa mort de laquelle elle semblait avoir été aux première loges. Si ce n'est d'en avoir été l'instigatrice. C'était un harpie que j'estimais beaucoup pour sa rigueur, sa droiture et son exigence sans que nous ayons jamais été très proches. C'était un bon formateur, comme il en existe beaucoup sur Fell'Gost et la nouvelle de son trépas avait dû être rude là-haut. Mais comme tous mes semblables, il n'avait pas esquissé le moindre geste lors de mon arrestation et pas une seule parole ne fut prononcée de sa bouche pour l'empêcher. Ma compassion -si tant est qu'il y en avait- allait à d'autres, car il ne la méritait pas et il avait sans doute trouvé d'autres ailes pour le pleurer. La véritable question était de savoir pourquoi me vanter cela, à moi ?
❝Je vois. Tout ce chemin pour venir te confesser ici.❞ répliquais-je avec froideur, me retournant à moitié. Ainsi appuyée contre le banc avec les jambes croisées en une position légère, elle me dévisageait minutieusement, ayant enfin trouvé le silence. ❝Qu'attends-tu de moi, Caïneghis ? Approbation ? Encouragements ? Ou alors, mes applaudissements ? Peut-être devrais-tu garder un peu plus les pieds sur terre toi aussi, cela évite aux chevilles de trop enfler.❞ Son regard se promenait toujours le long de ma silhouette, m'enveloppant d'un certain malaise. Je cillais pour tenter de m'en défaire, laissant s'étaler un petit sourire navré, compatissant. ❝Pauvre Greyhand qui n'a jamais su se faire entendre. Quelle déception d'en être réduite à cette extrémité pour enfin espérer un peu de considération...❞ Je lâchais un soupir en hochant doucement la tête et me remis en marche.

Mais à peine eus-je amorcé le moindre pas que je me raidis, à la fois désarçonnée et confuse par ses propos. Ses propos déplacés. J'avais tourné les talons et elle...elle se permettait de...Je compris alors cette étrange posture accommodante qu'elle avait cherché à me manifester, quelques secondes avant.
Véritablement indignée par cet aplomb, je me tenais là, immobile alors qu'un frisson de malaise me parcourait le dos. Une orbe délicate vint éclairer mon visage, m'empêchant de reprendre ma route. Derrière moi, ses articulations qui protestaient en craquant. Plongeant mes prunelles céruléennes dans la source de lumière, je finis par reprendre contenance pour me tourner lentement, et cette fois pour de bon.
Le visage digne et le menton relevé, je m'approchais alors jusqu'à ce qu'elle puisse -incisive comme elle l'était avec moi- se sentir menacée par ma proximité. Insondable mais le regard dur, je la toisais en profitant des quelques centimètres supplémentaires dont je disposais, laissant planer le silence naturel des lieux l'espace de quelques instants. ❝Est-ce réellement là, tout ce que tu as trouvé pour mendier mon attention ? Une poignée de flatteries aussi insipides que dégradantes ?❞ J'eus une moue de dégoût qui se passait de tout commentaire. ❝Décidément, je vais de déception en déception, je comprends ce que Daghtar voulais dire à ton sujet.❞ Mes prunelles allaient dans les siennes, jonglant de l'une à l'autre et finalement je cillais et croisais les mains dans mon dos, par-dessous mes ailes ciselées, comme il était courant de me voir le faire. Ma bouche s'étira en un fin sourire faussement aimable : ❝Rassures-toi, je n'ai nullement besoin de...comment dis-tu, de compagnie à plumes. Ni de toute autre affection d'ailleurs. ❞ Et si cela avait été le cas, il eut été invraisemblable que je sois venue la chercher ici, pensais-je pour moi-même. Je poursuivis sans lui rendre la parole : ❝Je n'ai certes pas de compte à te rendre quant aux raisons de ma venue. C'est ce que l'on appelle l'indépendance, vois-tu. Mais puisque tu sembles si envieuse de connaître les détails, c'est une confidence que je veux bien te céder...entre tombées du nid. fis-je, sarcastique. Puis je haussais les épaules en toute désinvolture. ❝On m'a parlé d'une intrusion indésirable, alors je m'attendait à rencontrer...et bien, un obstacle. Un obstacle véritable je veux dire. Mais force est de constater qu'en l'état...celui-ci doit vraisemblablement se trouver ailleurs. D'où mon peu de temps à te consacrer.❞ terminais-je avec un hochement de tête contrit, pour lui signifier mon regret profond de n'avoir pu trouver ce que l'on m'avait rapporté.


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Combien de pseudo-parades dont la seule répartie était une fierté mal placée m’avait-elle sortie ce soir là ? Je n’avais pas compté. A vrai dire, je n’en avais pas écouté la moitié. Quelques unes m’avait même fait réagir, mais la cerise sur le gâteau revenait à me voir qualifiée par ma fonction...affublée de la frustration qu’elle-même devait ressentir. Nous étions différentes, c’était un fait, mais notre proximité raciale était loin de justifier que, comme elle, j’aie été forcée au silence. J’avais même été exhortée à accomplir ce qui devait être fait : intellectualiser les quelques bourrins réceptifs à l’éducation qui subsistaient parmi les Greyhands afin  d’espérer obtenir des générations moins bornées que leurs prédecesseurs...Et instructeurs.

-Pauvre Greyhand qui n'a jamais su se faire entendre. Quelle déception d'en être réduite à cette extrémité pour enfin espérer un peu de considération...

- « Jamais pu se faire entendre » ? Au contraire : je peux aller où bon me semble sans perdre de plumes. Ma vie n’est pas la tienne, Thylone. Je voulais juste voir ce qui pouvait bien vivre ici...Je ne vois que des rats frustrés de ne pas être des aigles.

Je laissais couler quelques autres invectives aussi recherchées qu’un enfantin « c’est celui qui dit qui est ! » (et les dieux savent qu’elle en avait pourtant débité quelques unes…) jusqu’à ce que mon ancien instructeur et « père » pendant...Une bonne journée revienne sur le tapis. Il n’était pas étonnant, si elle l’écoutait, qu’elle ait été aussi bornée et inconsciente. Daghtar sous-estimait tout le monde, dénigrait tout le monde, et ne félicitait jamais que des hommes...Alors la fille illégitime de sa femme...Je vous laisse imaginer les noms d’oiseau et commentaires qui ont du courir quelques temps durant à Fell’gost.


-Décidément, je vais de déception en déception, je comprends ce que Daghtar voulais dire à ton sujet., déclara-t’elle, m’occasionnant un petit rire mesquin. Non, décidément, Daghtar n’était pas une référence...

- Daghtar n’a surtout pas supporté que ma génitrice aie trouvé un meilleur coup que lui au pieu. Alors voir se pointer la bâtarde vivante, et relever ses défis un à un, ça a du le piquer dans son égo, c’est sûr. Le Grand Daghtar, l’invincible, l’instoppable, le parfait Daghtar a presque pleuré pour être épargné...Tu cites des morts qui n’en valent pas la peine.

Les mots se poursuivaient, inlassablement, exprimant son mépris, son dégoût, et caetera, et caetera...Je retins un baillement à l’entendre envoyer des piques qui devaient plus servir à la rassurer qu’à m’attaquer, au vu de la non-virulence de celles-ci : j’avais déjà répondu à tout ce qui pouvait m’atteindre. J’attendis qu’elle termine enfin pour répondre en roulant des épaules, toujours assise sur la place du condamné.

- Beaucoup de barratin pour dire que t’es déçue que je ne sois pas venue me foutre sur la gueule en première intention. Et puisqu’une Greyhand pacifique ne suffit pas à susciter ton attention...Alors autant changer de casquette. Ton joli minois séparé de son tronc doit bien valoir quelques pièces.

Sans plus attendre, je me propulsai d’un battement d’ailes pour passer de la position assise à debout, enchaînant sur un pas de course rapide qui couvrit le peu d’espace nous séparant. A l’inverse de la majorité des autres adeptes des « gribouillis magiques », j’avais toujours été une sportive. Une sportive qui venait de dégaîner deux lames courbes dont le tranchant témoignait d’un entretien plus que soigneux. Au lieu de bondir sur ma proie comme toute harpie l’aurait fait -depuis les airs- ou de frapper de taille, je me baissai au maximum, tendant la jambe droite, repliant la gauche sous mon corps pour glisser sur les pavés sales derrière Thylone, visant les tendons derrière le genou. Un réflexe de survie aiguisé lui sauva la mise...Mais il ne pourrait en être éternellement. Je me redressai, en garde, un sourire malsain sur les lèvre. La Naesala d’il y a dix ans devait se retourner dans sa tombe face à une telle attitude, mais le goût du sang semblait emplir ma bouche sans que la moindre goutte du liquide carmin ne s’y soit glissée, et en quelques instants, l’humanité qui m’avait fait tenter de piquer son attention au vif s’était envolée pour devenir une obsession. Elle n’avait jamais été mon instructrice. Mais elle en avait été une tout de même. La tuer serait aussi excitant que gratifiant...Et probablement lucratif. Les harpies n’avaient jamais été des proies faciles. Mais j’en étais une également, une Greyhand, de surcroit, que la Main n’avait pas omis d’entraîner. Et je n’allais pas la laisser partir si facilement.

- Quand je pense qu’on aurait pu s’entendre..., raillai-je, … Dommage que tu sois restée fidèle à l’attitude des instructeurs de Fell’Gost. Tes ailes de métal feront une superbe décoration dans mon salon...Et tu passeras le bonjour à Daghtar de ma part !
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