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Fuir coûte que coûte

À bout de souffle. L'air qui pénétrait ses poumons la faisait souffrir comme si elle avait inhalé l'épaisse fumée d'un grand brasier. Si elle s'était éloignée de la scène écarlate laissée dans la ruelle de Bunrahm en démontrant un calme et une froideur draconiens, elle n'avait pas fait deux rues que ses pieds avaient décollé du sol pour l'amener aussi loin que possible de l'ombre aux cheveux couleur d'automne et de sa victime. Le regard que la fillette avait eu sur son existence l'espace d'un bref instant de l'avait pas secouée sur le coup, mais plus elle s'éloignait, plus elle réalisait l'ampleur de la situation face à laquelle elle se retrouvait confrontée. L'air frisquet de la nuit s'immisçait en elle de façon glaçante. Curieusement, elle ressentait une sensation de brûlure qui la ramenait à un souvenir lointain qu'elle avait espéré évanoui de son subconscient à jamais. Une stigmate qu'elle espérait avoir noyée dans la fumée de la mélion au fil de ses méditations. Ce funeste lambeau de moment qui revenait la hanter dans les instants où elle s'y attendait le moins... Les cendres qui tombaient du ciel comme des flocons venant s'échouer sur les sommets qui se dressaient à l'ouest de la Valarya. De la fumée qui s'attardait tout autour d'elle comme de la brume un matin d'été... mais pas humide et agréable comme la bruine matinale qui flottait sur un oasis dans le désert ─ étouffante et brûlante comme elle imaginait l'air dans les profondeurs de la terre. Et une sensation horrible... une détresse qui lui tordait l'estomac et lui rendait la respiration ardue. Sauf que ce jour-là, elle n'entendrait pas les cris. Le gargouillis qu'avait émis la gorge tranchée de la victime qui s'était tenue devant elle ─ celle à qui elle aurait voulu arracher tellement d'autres réponses avant que sa Némésis ne décide que le jeu avait fait son temps ─, ne ressemblait pas aux hurlements qui s'étaient échappés de la gorge de ceux qu'elle avait appelés famille durant tellement d'années.

Ses empreintes l'avaient menée à l'écart du quartier du feu, vers des allées bien différentes de celles où s'alignaient des portes marquées par les flammes vermillon. Il flottait dans les rues d'Ophosa une odeur bien caractéristique d'humidité, de sel de mer, de poisson cru et de tristesse. On n'appelait pas ces avenues le Ghetto des Sirènes pour rien. La pauvreté et le désespoir régnaient en maîtres. La djinn mettait rarement les pieds dans cette partie de la ville. Être fasciné par l'étincelle, elle n'aurait pu se considérer plus loin de quelque être que ce soit mis à part les sirènes, ces créatures qui se recouvraient d'écailles au contact de l'eau. Elle n'avait pas de haine pour ces créatures que le temps avait défavorisées autant que les représentants de son propre peuple ─ son animosité toute entière se dirigeait envers les humains, mais surtout envers la couronne qui avait meurtri son peuple plus qu'il ne l'avait aidé ─, mais elle ne pouvait prétendre les comprendre.

Tremblante comme une feuille morte qui ploie sous le vent, son regard allait sur les édifices qui l'encerclaient de toutes parts. Qui pouvait bien vouloir sa mort ? Ou plutôt, qui n'avait pas de motif pour vouloir la voir morte... ? Tant de gens auraient eu des raisons valables de mettre un contrat sur sa tête auprès de la Main... Outre les partisans de la Ligue de l'Aube, Styx s'était fait bien des ennemis au fil des ans. Qu'il s'agisse des adversaires qu'elle avait affrontés dans l'arène, des missions au cours desquelles elle avait versé le sang ─ innocent ou pas, des Greyhands qui pouvaient avoir gardé une dent contre elle, des femmes jalouses de l'avoir aperçue en compagnie de leur époux. Styx savait que le poids d'une faute pouvait être bien futile d'apparence, et qu'il pouvait néanmoins suffire à motiver un désir de vengeance, un désir de tuer. Cependant, l'impression que quelque chose de plus grand se cachait derrière tout cela la taraudait. Pour la première fois depuis presque 10 ans, elle sentait une ombre terrible planer autour d'elle, comme si le ciel s'apprêtait à lui tomber sur la tête.

Ses pas se faisaient désormais lourds et chancelants quand ses prunelles s'accrochèrent à l'ombre d'un fiacre attelé dans une ruelle. Elle jeta un regard derrière son épaule, s'assurant de n'aperçevoir aucune silhouette la talonner de près ou de loin avant de bifurquer brusquement dans la venelle, contournant le véhicule pour trouver son cocher. D'une main, elle empoigna la manche de l'homme de haute stature qui se tenait devant elle alors que l'autre, elle tâtait son flanc pour retrouver la bourse qui y était bien ficelée quelques heures plus tôt. Elle écarquilla légèrement les yeux devant les grandes taches amarante qui recouvraient ses manches auparavant immaculées avant de poser ses yeux sur un visage qui lui sembla familier. Ses pensées enfiévrées filaient à toute allure pour se remémorer où elle pouvait bien avoir vu ce cocher. La réponse la frappa brusquement. C'était l'un de ceux qui lui avaient filé une bonne raclée dans l'arène. L'un de ceux qu'elle avait sous-estimés. Qu'elle avait pris pour des proies faciles, mais qui étaient plus rusés qu'ils n'en en avaient l'air...

« Ramène-moi à la Corne de Brume, réclama-t-elle d'une voix flageolante. Tu me dois bien ça après la torgnole que tu m'as foutue la dernière fois qu'on s'est croisés... »
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Les yeux rivés vers les cieux étoilés, il s'interrogeait souvent sur la vision qu'il aurait de la-haut. Auraient-elles l'air plus brillantes et imposantes ou bien encore si inatteignables ? Ebraheim eut un sourire teinté de tristesse et saupoudré d'amertume alors qu'il détournait le regard, ses yeux suivant la rue sur laquelle il conduisait son fiacre, répondant à ses clients d'une voix cordiale, savamment étudiée depuis le temps, qu'ils arriveraient d'ici quelques minutes. Avec un peu plus de chaleur, il offrit un sourire à l'enfant qui avait insisté pour s'asseoir à ses côtés, ce à quoi il lui avait simplement fallu l'accord des parents pour accepter. Les babillements du bambin étaient comme un léger baume à son cœur meurtrit, ne serait-ce que le temps d'un trajet. Alors il répondait aux diverses questions sans aucun rapport les unes aux autres puis s'amusant finalement de la façon dont des liens logiques apparaissaient à la fin, surprenant à plusieurs reprises les parents qui ne le pensaient sûrement pas si instruit, pour ainsi dire. Il ne remerciera jamais assez l'acharnement d'un idiot pour lui apprendre à lire. Il ne remerciera jamais cet idiot assez, de façon générale. Il retint un soupir en réalisant que cette nuit-ci serait l'un de celle où la mélancolie l'envahissait et les regrets le rongeaient.

Le fiacre s'arrêta finalement, les cordialités d'usages échangés et des derniers mots partagés avec l'enfant toujours un peu plus curieux, il referma sa main sur les pièces acquises à la suite de cette course, saluant en partant le blondinet qui rentrait dans ce luxueux établissement. Il repartit alors, montrant tout de même aux yeux de tous qu'il était libre si d'aventure quelqu'un avait besoin d'un chauffeur. La chance nullement de son côté cette nuit-ci le mena dans le Ghetto des Sirènes, y déposant une personne qui se hâta de le payer et disparu dans les ombres d'une ruelle. L'endroit n'aidait pas à dissiper le spleen qui s'était emparé de lui aux premières lueurs des étoiles dévoilées. Une partie de lui, profondément enfouie, s'outrageait de savoir que les plus pauvres de son peuple vivaient là, dans cette souillure, mais il n'avait pas grandi en connaissant cette partie de lui, Ebraheim, il s'ignorait sirène jusqu'à l'adolescence et se sentait tristement détacher. Il secoua la tête et alla garer son fiacre à l'écart, sortant carottes et pommes afin de nourrir les cheveux, les cajolant doucement alors qu'il gardait un œil et l'oreille attentive sur les environs.

Peut-être pas si attentif que ça, finalement, parce qu'il se tendit alors qu'une main lui attrapait le poignet. Il fronça les sourcils en reconnaissant la jeune femme, surprit de la trouver ici, mais en fin de compte, il ne devrait sûrement pas l'être, vu le temps passer à la taverne peu recommandable. « Ramène-moi à la Corne de Brume. Tu me dois bien ça après la torgnole que tu m'as foutue la dernière fois qu'on s'est croisés... » Ebraheim sorti sa main de la poche de son manteau, un sourcil arqué, « Il m'a semblé que c'était là le but de ces charmants entretiens . » lâcha-t-il d'abord, après quoi il baissa les yeux, fronçant les sourcils quand il remarqua le piteux état dans lequel elle se trouvait. Il hocha la tête, plus sérieux, « As-tu besoin de soins immédiats ? » Il regarda derrière son épaule, à l'affût du moindre pas de course, « Si c'est pour passer l'arme à gauche en chemin, ce serait contre-productif. » Il commença néanmoins à avancer pour lui ouvrir le fiacre, gardant un œil sur sa silhouette afin de réagir rapidement si jamais elle décidait de rencontrer un peu trop brutalement le sol. Il réprima une grimace en pensant à toutes les saletés qui y traînaient, sur le sol. Puis il pensa distraitement qu'il devrait peut-être y aller doucement, avec le sarcasme, puis passa rapidement à autre chose en attrapant sa trousse de premiers soins.
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Fuir coûte que coûte

Cette peur, cette détresse qui la serrait dans ses bras comme une vieille amie, n'avait pas de raison d'être et elle le savait. En tout cas, pas maintenant. Pas ce soir. L'assassinat de celui qui avait reçu la mission de la supprimer ne viendrait pas aux oreilles de celui qui l'avait commandé avant plusieurs jours. Pourtant, le souvenir des doigts du tueur entre les siens, de chacun d'entre eux qui s'échouaient sur le sol dans la ruelle caligineuse, loin de la main à laquelle ils appartenaient... la rivière sanglante qui demeurerait encrée à jamais entre les pierres du pavé peu importe les efforts que pourraient bien mettre les djinns pour les effacer... le rire teinté de folie d'une adolescente aux cheveux ardents qui s'enchevêtrait aux cris d'agonie de l'homme qu'elle tenait entre ses griffes acérées... les paroles funestes qui avaient résonné dans la nuit comme une malédiction franchissant les lèvres d'une prophétesse : « ... le djinn, il ne reculera devant rien pour récupérer ce qui lui est dû ! » Tous ces lambeaux confus qui se bousculaient dans sa psyché comme les badauds sur la place un jour de marché.

Les paroles du grand homme à la chevelure sombre coulaient sur sa peau comme l'eau de la pluie. Elle les entendait à peine. Comme un écho lointain qui rebondit sur les murs d'une immense salle vide. « As-tu besoin de soins immédiats ? » lui avait-il demandé en se dirigeant vers la porte de son véhicule. Il semblait jurer dans un tel décor, ne put-elle s'empêcher de songer à travers le tumulte qui régnait dans sa tête. La djinn secouait la tête, les yeux légèrement hagards. Relevant les yeux, elle attrapa la lampe qui pendait à l'avant de la voiture et grimpa dans la cabine.

« J'ai rien... c'est pas le mien... c'est pas mon sang... » réussit-elle à marmotter en prenant place sur la banquette. Calmant sa respiration, elle guettait les gestes du cocher du coin de l’œil, tentant de prendre une décision quant à ses prochains mouvements. La djinn déposa la lampe sur ses genoux et ouvrit la petite porte de verre qui dissimulait la mèche refroidie. Elle posa le boit de ses doigts sur le coton et s'imagina une sensation de chaleur, profitant du calme qui revenait en elle pour communier brièvement avec la rune qui dormait sur la peau de son dos. Dans son état, elle préférait ne pas songer à une étincelle, encore moins à une véritable flamme qui risquait de dégénérer plus rapidement qu'elle ne pourrait le voir venir. Le tissu fragile s'embrasa et la jeune femme retira ses doigts, puis referma doucement la lampe qu'elle posa sur le sol, profitant de la lueur pour constater les dommages.

Ses manches étaient maculées de cette teinte incarnat si caractéristique à l'hémoglobine qui avait déferlé de chaque plaie qu'elles avaient infligé à l'agent de la Main d'Ahara. Elles susciteraient des questions lorsque la brune rentrerait à la taverne. Le reste de sa chemise était présentable. Elle y décelait de petites éclaboussures sanguines, mais rien pour soulever les soupçons de qui que ce soit là où elle allait. La main un peu plus sure, elle s'empara d'une des petites lames qu'elle cachait sous son ample vêtement et perfora le haut des manches de sa chemise qu'elle déchira sans plus de cérémonie, laissant la peau légèrement tuméfiée de ses bras nue sous la brise nocturne. Elle descendit du fiacre, serrant le tissu immaculé de sang entre ses doigts pour le réduire en cendres qui s'envolèrent aux quatre vents, puis se retourna vers le cocher.

« J'ai pas d'argent. Le ton de sa voix avait repris de la fermeté. Je cherche pas la bagarre. Pas ce soir. L'éclat vitreux qui s'était installé ses iris se dissipait lentement. Dis-moi juste ce que je dois faire pour te convaincre de me conduire à la Corne. »

Parce qu'elle n'avait plus rien à perdre. Parce que la Main avait décidé de mettre fin à ses jours. Parce qu'ils étaient rares, ceux qui parvenaient à déjouer les fidèles d'Ahara. Parce qu'elle s'était battue contre de nombreux ennemis au fil des années... sur l'île flottante alors qu'elle s'entraînait pour intégrer les Greyhands, dans l'arène, sur le terrain avec ses alliés de la Ligue de l'Aube... mais toujours ces adversaires avaient eu nom, un visage, une tangibilité qui les rendait si vulnérables. Cet être invisible venait changer les règles du jeu. Et ce soir-là, elle ne désirait qu'une chose. Rentrer. Retrouver cette pièce sombre et minuscule où elle pourrait se terrer quelques heures, où elle pourrait panser les blessures invisibles qui s'étaient dessinées sur elle après cette rencontre nocturne. Rentrer pour s'amarrer au seul point de repère qu'elle ait pu gagner après toutes ces années...
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La jeune femme qui se trouvait devant lui manquait cruellement de l'assurance qui débordait d'elle durant leur combat ou des autres fois où il l'avait aperçu à la taverne. Il ignorait ce qu'elle avait pu subir pour sembler aussi désorienté et si sa curiosité voulait le pousser à poser la question, le temps lui avait appris qu'il valait mieux résister. Le silence s'installa alors qu'elle secouait seulement la tête en réponse à sa question, mais il arqua néanmoins un sourcil quand elle se saisit de lune des lampes qui se trouvaient devant son fiacre. Si elle pouvait ne pas y mettre le feu, il lui en serait reconnaissant, pensa-t-il, alors qu'elle disparaissait à l'intérieur de son outil de travail. Raison pour laquelle il tenait à ce qu'il ne finisse pas dévorer par les flemmes. Lui non plus d'ailleurs, à défaut d'avoir failli mourir noyé – le comble pour une sirène – peut-être qu'il se fera dévorer par les flammes. Une fin aussi poétique qu'ironique, enfin surtout ridicule. S'il avait eu une quelconque importance sociale, il aurait demandé à ce qu'on écrive « le ridicule tue » sur son épitaphe. En fonction de la façon dont il aurait rendu l'âme, bien entendu. Ses pensées d'une sagesse inégalées furent brisées par la voix de la jeune femme, alors il releva les yeux vers elle, n'apercevant que les ombres qui dissimulaient, danser. « Oui, bien sûr. C'est tout de suite beaucoup mieux, effectivement. » rétorqua-t-il, les sourcils froncés et se mordant la langue pour demander à qui appartenait le sang. Ça ne le regardait pas. Et donc la jeune femme était une djinn et maintenant que la lumière l'éclairait, les ombres qui rendaient sur son visage ne faisaient rien pour arranger son état.

Il se détourna légèrement pour lui laisser l'opportunité de faire le tour des possibles blessures et il arqua un sourcil en entendant le bruit de tissu qu'on déchirait. C'était une façon comme une autre de se débarrasser des marques couvrant le vêtement, en effet. Niveau subtilité on repasserait ceci dit. Il se décala quand il l'entendit se rapprocher pour descendre et observa avec une certaine fascination les tissus s'enflammer et il se tourna vers elle quand elle prit de nouveau la parole. « J'ai pas d'argent. Je cherche pas la bagarre. Pas ce soir. Dis-moi juste ce que je dois faire pour te convaincre de me conduire à la Corne. » Elle praissait bien plus alerte et cohérente qu'en débarquant plus tôt. Au moins pouvait-on sans doute écarter une commotion. Sans doute. Il n'était ni devin, ni guérisseur. Ebraheim secoua la tête et soupira légèrement avec un roulement d'yeux.

« Et je ne vais pas t'en mettre une. » De toute évidence, quelqu'un s'en était déjà chargé, non pas qu'il le fit remarquer, l'immolation, étrangement, ne l'attirait pas, les goût et les couleurs... Et puis, franchement, il espérait qu'elle n'avait pas ça en tête, c'était insultant. À moins d'être provoqué, ça n'arrivait pas. Ou presque. « Au risque de me répéter, » reprit-il doucement, « dis-moi simplement si tu as des blessures qui demandent une attention immédiate. Visiblement tu peux cautériser toi-même tes plaies, mais j'ai de l'alcool. » La détermination dans sa voix était plus que palpable. « J'ai tout ce qu'il faut pour les premiers soins dans une boîte, » d'un coup de menton il indiqua l'endroit, « Plus vite tu me réponds et plus vite on prend la route pour la Corne. » Il ne la laisserait pas là, de toute façon. « Surtout si t'as quelque chose à recoudre. Manquerait plus que ça s'infecte. » Il arqua donc un sourcil, « C'est l'unique chose que je te demande. » Ce n'était tout de même pas excessif, pas vrai ?
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La djinn obtempéra, passant ses doigts sur la peau de ses joues et de son cou machinalement, à la recherche de points sensibles, d'ecchymoses ou d'entailles. De son regard de la couleur du charbon, elle scruta ses bras et ses jambes sous toutes leurs coutures, levant ensuite sa chemise pour constater qu'une de ses propres lames avait entaillé la peau basanée de son flanc. Jurant entre ses dents, elle déboucla la ceinture dans laquelle elle étaient glissés les petits poignards et la posa sur la banquette du fiacre en serrant les dents. Son adrénaline avait dû faire un grand pic alors qu'elle prenait la fuite à travers les rues sombres du cercle populaire, parce qu'elle n'avait pas du tout senti la morsure de l'acier sur sa peau, ni même la chaleur du sang qui avait coulé sur son ventre et légèrement taché son pantalon noir. Elle avait dû faire un faux mouvement. Les cicatrices qui ornaient ses côtes et son ventre témoignaient de la fréquence de ceux-ci. Elle n'était pas accoutumée aux méthodes de médecine traditionnelles... dans le feu de l'action, il est bien plus facile de faire courir la flamme sur sa peau pour refermer les plaies trop profondes. Même si la cautérisation laissait des stigmates peu appétissantes, elle ne sentait pas la brûlure des étincelles qui fusaient de ses doigts. L'aiguille serait sûrement plus douloureuse que le feu, mais l'homme semblait déterminé à lui venir en aide.

Une petite voix lui soufflait qu'elle avait déjà laissé les autres prendre suffisamment de choses en main pour ce soir-là. Aussi, elle considérait son interlocuteur gravement en considérant les options qui s'offraient à elle. Si elle avait gardé le contrôle de la situation dans la ruelle de Bunrahm, comme à son habitude, peut-être que les choses n'auraient pas aussi mal tourné. Mais si les choses s'étaient déroulées autrement, elle n'aurait pas su que la Main avait mis sa tête à prix. Tous les choix qu'elle faisait avaient des conséquences. Certaines plus lourdes que les autres. Résister à se laisser soigner ne servait à rien. Plus vite elle laisserait le cocher la recoudre, plus vite elle pourrait rentrer.

« Je veux bien un peu de cet alcool que tu proposes, soupira-t-elle avec lassitude. Si tu arrives à faire de plus jolies cicatrices que celles-là, ce sera déjà pas mal. »

Elle s'adossa au siège capitonné en signe d'invitation à procéder, se préparant mentalement au supplice qui se préparait pour elle. Elle observait le grand homme aux cheveux sombres d'un œil appuyé. Styx l'avait définitivement sous-estimé alors qu'ils se tenaient dans l'arène. L'impression qu'elle en avait gardé ne pouvait d'ailleurs être plus éloignée de la réalité.

« Je dois t'avouer que je m'attendais pas à ça, déclara-t-elle en désignant le fiacre d'un signe du menton. Je t'ai mal jaugé. Pas une fois, mais deux. » Elle ne referait pas cette erreur encore une fois.

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Ebraheim ignorait s'il devait s'attristé ou être impressionné du nombre de cicatrices qu'il distinguait et parsemaient la peau de la djinn. En réalité, ce n'était pas si surprenant, le monde n'avait de pitié pour personne après tout, dépendant de l'endroit où l'on vivait. Il profita qu'elle s'inspecte pour sortir la boîte mentionnée quelques instants plus tôt. Il ne comptait plus le nombre de fois où il recousu quelqu'un, inconnu ou non, il maîtrisait la technique, depuis ses plus tendres années, il valait mieux et comme l'occasion de s'exercer se présentait régulièrement, il ne perdait pas la main. Il fallait voir le bon côté des choses quand on le pouvait, n'est-ce pas ? « Ça devrait ressembler à quelque chose comme ça, » lui fit-il savoir alors qu'il remontait une et ses manches pour lui montrer l'une de ses propres blessures qu'il avait lui-même recousus.

Sortir le nécessaire ne prit pas longtemps, en bientôt se trouvait-il en face de la jeune femme. « Tu veux une lampée d'hydromel, pour mieux faire passer la chose ou tu préfères éviter que tes sens soient trop émoussés ? » il arqua un sourcil en attente de sa réponse, posant sa veste a ses côtés. Il sortit néanmoins la petite bouteille qu'il conservait et remplissait régulièrement dans cette boîte. Quel que soit le choix, il comprendrait parfaitement, après tout pour autant qu'elle le sache il pouvait avoir des intentions peu louables envers elle, mais ça se faisait de demander. Du moins, le croyait-il. Il sortit l'autre alcool, pour désinfecter cette fois. « Tu me dis que t'es prête. » annonça-t-il, alors qu'il ouvrait la petite fenêtre de verre de la lampe qui se trouvait de nouveau à l'intérieur, s'emparant de deux linges propres pour y reverser de l'alcool. Il en donna un à la djinn, afin qu'elle le passe sur sa blessure. Il en profita également se passer un peu d'alcool sur les mains, au cas où, puis fit chauffer l'aiguille sous le feu de la petite flamme de la bougie, qu'il essuya avec l'alcool par la suite et enfila le chat dans l'aiguille. Il nota distraitement que c'était une bonne chose de ne pas avoir les bras tremblants, ce soir.

Il l'avait écouté distraitement pendant ce temps et il redressa la tête avec un sourcil arqué, « Tu vas devoir être plus précise, sur ce quoi tu t'attendais pas, ma présence ici ? Ne pas te laisser te vider de ton sang dans le coin ? Des premiers soins et transport gratuit ? Ou alors un mélange de tout ça ? » il avait une expression légère sur le visage, qui se fit un peu plus sérieuse, « C'est pas le genre de service qu'on trouve souvent dans le coin, il est vrai. » ajouta-t-il avec un haussement d'épaules. Il était comme il était, voilà tout, « Cela dit, je suis curieux, comment m'avais-tu jaugé ? » ça l'intéressait bien de savoir et après quelques instants, « Bon, je te rafistole, maintenant, okay ? » Il attendit qu'elle acquiesce pour s'atteler à la tâche, puis l'aiguille perça la chaire sur toute la longueur de la blessure. Il était consciencieux dans sa tâche, Ebraheim et il aurait très bien pu aller plus vite, mais autant faire un travail propre. Il pouvait presque sentir le coup de poêle à la l'arrière de sa tête à la simple pensée ne pas s'appliquer.
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Fuir coûte que coûte

La cicatrice qui zébrait la peau du cocher était nettement plus jolie au regard que les siennes. Mais si elles soulevaient parfois des questions chez ceux qui posaient le yeux sur son corps le temps d'une étreinte enfiévrée, Styx portait ces stigmates avec une certaine fierté, comme les marques de sa loyauté envers cette famille qui était devenue la sienne. Avec le temps, elle avait appris à inventer des excuses lorsqu'on la questionnait avec trop d'intérêt. Une enfance difficile, une grande maladresse avec les objets tranchants, un emploi précédent dans un cirque où elle avait été l'assistante d'un lanceur de couteau pas très habile, un passé qu'elle refusait simplement de ressasser... elle ne manquait pas d'imagination. On ne la croyait pas toujours, mais elle n'en avait rien à faire. Ces excuses, elle les réservait aux hommes qu'elle ne verrait qu'une fois, elle oubliait les histoires qu'elle traçait aussi vite qu'elle oubliait leur prénom une fois qu'ils se séparaient d'elle. Lorsqu'elle craignait de s'attacher à ceux qu'Elle rencontrait, elle préférait s'accrocher à ses vêtements de toutes ses forces ou de souffler la bougie si elle devait se dévêtir. Parce que les liens que l'on tissait avec une personne amenait parfois à des confidences, et personne en dehors de sa famille ne devait savoir s'où venaient réellement toutes ces balafres. Après tout, aux yeux du monde, elle n'était qu'une serveuse qui arrondissait ses fins de mois en grimpant dans l'arène. Les combats se faisaient sans armes blanches. Même le plus simplet des individus pourrait deviner que cette peau marquée de douleur cachait d'autres récits bien plus sombres que ceux d'une tavernière coléreuse.

Elle s'empara de la flasque d'hydromel dès qu'il la déposa et en avala une grande lampée en fermant les yeux, savourant la brûlure irrésistible du liquide qui descendait dans son gosier. La djinn ne craignait pas qu'il profite d'elle. Même en état d'ivresse, elle parvenait à faire jaillir ces flammes qu'elle avait paradées sous le regard de son interlocuteur un peu plus tôt. Elle n'usait jamais de ces capacités dans l'arène. Malgré la nature impitoyable des combats, une certaine forme d'honneur devait y avoir sa place. Ses pouvoirs de djinn et ceux que lui conféraient les runes lui auraient donné un avantage de taille lors de ses combats. Elle préférait nettement déstabiliser la foule en usant de son agilité, de sa vivacité et de la précision de ses poings. Elle hocha la tête lorsqu'il lui tendit le chiffon imbibé d'alcool et serra les dents en essuyant la blessure qui marquait son ventre, s'efforçant de conserver son flegme devant l'homme.

« Je suis prête, » lui assura-t-elle en anticipant la géhenne qui allait suivre le fil de l'aiguille sous sa peau. Je veux dire que je t'ai sous-estimé quand on s'est battus. J'ai pensé que tu n'étais qu'un autre de ces cons qui se laissent duper par le fait que je sois une femme. L'épine s'enfonça dans sa peau. Elle réprima un juron en grognant. Finalement, tu voyais plus clair que je l'aurais pensé et ça m'a coûté cher. Son regard sombrait allait entre les mains du cocher qui s'affairaient à réparer sa blessure et son visage concentré. Et puis, après cette raclée, j'étais loin d'imaginer que tu serais un cocher doué en travaux d'aiguille. Elle surprit un ricanement émerger de sa gorge. J'imagine que je devrais moins me fier aux apparences. Mon arrogance n'a fait que se retourner contre moi ce soir. »

Il n'y avait pas à dire. La vie se faisait un devoir de lui remettre ses préjugés sous le nez depuis quelques temps. Elle avait pris la gamine aux cheveux de feu pour une débutante, pour une fillette révoltée qui ne serait pas difficile à ramener sur terre. Elle avait cru que cette première rencontre impromptue avec elle ─ celle où elle avait abattu une cible de la Ligue qui lui était destinée à elle ─ n'avait été qu'un malheureux hasard et que celle qu'elle surnommait l'épine dans le pied avait eu de la chance. Elle s'était foutu un doigt dans l’œil, il n'y avait pas à dire. Ce soir, cette enfant avait eu le regard sur l'ombre de son talon d’Achille. Elle tanguait désormais au-dessus de la tête de la recruteuse comme une épée de Damoclès qui pouvait dégringoler à tout instant. Les années avaient peut-être fini par émousser ses sens, par la rendre moins forte qu'elle l'était autrefois.

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Dernière édition par Styx Ash'Frasier le 20/09/19, 04:18 am, édité 1 fois
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Fuir coûte que coûte
Dans le fond, il ne fut pas réellement surpris de la voir se saisir de l'hydromel et en descendre une bonne gorgée et se retint de grimacer quand il la vit désinfecter sa propre blessure. Nul doute que ça devait piquer, il était bien placé pour le savoir. Tout comme il savait parfaitement ce que risquait d'advenir d'une plaie non désinfectée donc en fin de compte, il valait mieux que ça pique à cause de l'alcool que pour une autre raison. « Je suis prête. » Il l'observa durant quelques secondes, estimant rapidement si elle était sérieuse ou non, il se contenta de hocher la tête, regardant la plaie afin de voir de quel côté il allait commencer à recoudre et pendant ce temps, elle lui répondit, « Je veux dire que je t'ai sous-estimé quand on s'est battus. J'ai pensé que tu n'étais qu'un autre de ces cons qui se laissent duper par le fait que je sois une femme. » Il enfonça finalement son aiguille pour la première fois, un sourcil arqué. Il pouvait comprendre, vraiment, il savait également que s'il avait eu ce genre de pensées Vandak l'aurait bouffé. Littéralement. Mais même sans ça, Ebraheim n'était pas suffisamment aveugle idiot pour savoir qu'une femme pouvait très bien avoir raison de lui. « Finalement, tu voyais plus clair que je l'aurais pensé et ça m'a coûté cher. » Il continuait ses gestes vifs et précis, « Certainement moins que ce qui t'a fait ça, » répliqua-t-il sans réfléchir. « Et puis, après cette raclée, j'étais loin d'imaginer que tu serais un forgeron doué en travaux d'aiguille. » Il eut un reniflement amusé, songeant à d'autres types d'aiguilles parfois pratiques pour endormir quelqu'un et ne laissait pratiquement pas de trace.

« J'imagine que je devrais moins me fier aux apparences. Mon arrogance n'a fait que se retourner contre moi ce soir. » Il leva les yeux quelques secondes, sourcil arqué, reprenant directement son geste en répondant, « Au moins t'es encore en vie pour pouvoir apprendre de ces erreurs et les éviter si d'aventure tu te retrouves dans une situation similaire. » Ce dont il ne doutait pas trop. Fermer la plaie aurait pu prendre plus de temps, mais Ebraheim savait ce qu'il faisait, il ignorait cependant combien de temps les points de suture tiendraient. « Tu connais quelqu'un qui pourra vérifier l'état des points ? » Autant éviter que ça s'infecte. Il termina en faisait un petit noeud afin que ça ne s'en aille pas, serrant un peu plus fort. « Hésite pas à te resservir à boire si tu veux. » lâcha-t-il doucement, pressant le tissu sur la plaie fermée afin d'essuyer le sang qui avait suinté. « J’ai de quoi faire un bandage, tu le veux ou non ? » s'enquit-il en nettoyant rapidement l'aiguille et rangeant ce qu'il avait sorti les minutes précédentes l'atelier couture. À cette pensée, il retint un reniflement amusé, le moment était malvenu. Peut-être.

Quoi qu'elle choisisse, Ebraheim se releva finalement, « La Corne, maintenant que tu risques de repeindre l'intérieur ? » Un jour, il s'en prendrait une, avec cet humour douteux. Il avait beau dire ce qu'il voulait, Ebraheim, ça le rassurait de savoir qu'il avait pu venir en aide à quelqu'un, au lieu de prétendre de n'avoir rien vu comme beaucoup le faisaient. En soi, la blessure ne lui paraissait pas fatale, mais dans un environnement pareil il valait mieux se montrer prudent, de plus d'une façon. Après tout, c'était en pleine nuit que la plupart des masques tombaient et la plus sympathique des personnes pouvait vous trancher la gorge. Tout comme un gentil palefrenier se retrouvait parfois à dérober une pièce de valeur ou des documents importants.
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« Certainement moins que ce qui t'a fait ça, » remarqua le cocher alors qu'elle lui faisait part des préjugés stupides qu'elle avait eus à son endroit lors de leur dernière rencontre. Il avait raison. Cette escapade nocturne devait se faire sans histoire... Elle avait espéré pouvoir profiter d'un moment dans Bunrahm pour trouver une âme prompte à se faire attirer dans les rangs de la Ligue de l'Aube. Mais la soirée avait très mal tourné. Son insouciance, elle l'avait payée cher. Pas seulement à cause des blessures physiques que l'homme recousait à l'instant, mais aussi de par les maux à l'âme qui l'affligeaient désormais. « Au moins t'es encore en vie pour pouvoir apprendre de ces erreurs et les éviter si d'aventure tu te retrouves dans une situation similaire, » continua-t-il de sa voix chaude et calme. L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres enflées. Elle était depuis toujours victime d'un tempérament imprévisible et instable qui contribuait à la mettre dans la merde. Elle aimait flirter avec le danger. Quand les choses ne bougeaient pas assez avec la Ligue, elle se surprenait à chercher de l'adrénaline ailleurs. Les combats clandestins, la relation houleuse avec son patron, les ennemis qu'elle se faisait de façon fortuite... ils en étaient la preuve vivante. « Tu connais quelqu'un qui pourra vérifier l'état de points ? » l'interrogea-t-il.

La brune haussa les épaules avec désinvolture, posant ses iris sombres sur la petite ligne bien cousue dont les fils se tentaient d'hémoglobine malgré le bon travail du cocher. « Je trouverai bien, » rétorqua-t-elle en reportant son regard sur le visage de son interlocuteur. Il pressa un bout de tissu sur la plaie refermée pour éponger le filet carmin qui s'en écoulait, lui demandant si elle voulait de quoi faire un bandage. Elle acquiesça en songeant qu'il serait probablement plus aisé de traverser la grande salle de Corne si sa chemise ne venait pas à être tachée de sang. Il lui tendit les bouts de tissu qu'elle noua prestement autour de sa taille, rebaissant la chemise blanche dont elle était vêtue avant d'avaler une nouvelle gorgée de la bouteille d'hydromel qu'il lui avait laissée.

« Attends ! lâcha-t-elle en lui attrapant le poignet alors qu'il se relevait. Qu'est-ce que je peux faire pour te remercier ? Tu n'étais pas obligé de m'aider ce soir, encore moins de me recoudre... Elle se mordit l'intérieur de la joue en réfléchissant aux prochaines paroles qui franchiraient ses lèvres. Il ne faut pas être bien perspicace pour voir que tu n'es pas qu'un simple cocher. Tu devines probablement que je ne suis pas qu'une serveuse à la Corne. Si je peux faire quoi que ce soit pour me racheter... je suis sûre qu'on peut s'arranger. »

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La facilité avec laquelle il recousait la jeune femme démontrait d'une habitude qu'on ne suspectait peut-être pas. Peut-être qu'il n'avait pas la tête à l'emploi, qu'est-ce qu'il en savait, dans le fond, ce qu'on pouvait bien penser de lui ? Le moins il se faisait remarquait, le mieux il se portait. Disons que ça pouvait lui permettre de ne pas s'attirer trop d'ennuis, il n'était pas contre, Ebraheim. Même si certains affirmaient qu'il les cherchait, les ennuis. Tout était une question de point de vue, mais il se défendrait en déclarant qu'il n'en cherchait pas tout le temps. La nuance lui importait beaucoup.

Les soins touchaient presque à leur fin, il passait aux petits détails, comme éponger la plaie, la questionnant s'il y avait quelqu'un dans son entourage qui pourrait vérifier si ça ne s'infectait pas et cicatrisait comme il fallait, « Je trouverai bien » Ebraheim plissa légèrement les yeux, peu impressionné. « T'as pas super l'air très convaincu par ce que t'avances. » remarqua-t-il, alors qu'elle s'occupait d'entourer sa taille des bandages qu'il lui avait donné, il s'occupa de ranger et nettoyer rapidement ce qu'il avait sorti pour la rafistoler, notant avec un certain amusement – peut-être légèrement déplacé – que la petite bouteille d'hydromel allait plus que sûrement y passer. « Si tu veux on peut trouver un moyen pour que je repasse voir ce que ça donne. » Il haussa les épaules, il avait lancé la proposition, à elle de voir ce qu'elle en ferait.

Une fois le tout ranger, il se redressa pour aller déposer la boîte à sa place, elle lui attrapa le poignet, « Attends ! » il se tourna alors, un sourcil arqué, « Qu'est-ce que je peux faire pour te remercier ? Tu n'étais pas obligé de m'aider ce soir, encore moins de me recoudre... » Oui, bien sûr, il allait la laisser se vider de son sang, dans les rues, la simple pensée le fit légèrement grimacer, « Il ne faut pas être bien perspicace pour voir que tu n'es pas qu'un simple cocher. Tu devines probablement que je ne suis pas qu'une serveuse à la Corne. Si je peux faire quoi que ce soit pour me racheter... je suis sûre qu'on peut s'arranger. » Il ne pû retenir son reniflement amusé, « J'aurai pas cherché à comprendre, mais si t'amène le sujet ... » Ça n'aurait pas servi à grand-chose de nier, la djinn était loin d'être une idiote. Il l'observa un instant avant de s'asseoir juste à côté, « Si je te dis rien, tu risques sûrement de penser que c'est suspicieux, hein ? » Les gens et leur paranoïa, franchement. « Bon, » il s'étira les jambes, réfléchissant à la question, « si c'est possible, une pinte et repas chaud offert par la maison, ça ne serait pas de refus. » Ce n'était pas excessif, pas vrai ? La vérité était simple en fait, il n'appréciait pas vraiment voir les gens souffrir sous ses yeux. S'il pouvait l'éviter. Personne n'était parfait, après tout.

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La brune haussa les épaules devant son offre de repasser pour entretenir la plaie. L'avenir incertain qui se dessinait devant elle le faisait douter de la longévité de cette vie qu'elle menait depuis une dizaine d'années. Quelque chose lui soufflait qu'elle devrait disparaître encore une fois si elle voulait avoir une chance de survivre en ce bas monde. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à abandonner la Ligue. Elle ne pouvait oublier cette rancœur contre la Couronne qui la rongeait depuis si longtemps. Lorsqu'elle avait joint les rangs de la Ligue bien des années auparavant, elle s'était juré qu'elle ferait tout pour faire disparaître les Valarÿn et tous ceux qui gravitaient autour d'eux. Si les actes des rebelles avaient été épars et peu organisés dans les premières années, l'arrivée de Thylone cinq ans auparavant avait dessiné un avenir brillant pour les leurs. La djinn ne pouvait se résoudre à quitter Eredhel sans avoir été témoin des représailles des insurgés et de la déchéance des privilégiés... mais la vérité c'est qu'elle n'était sûre d'être encore là dans les prochaines semaines. Elle n'était plus sûre de quoi que ce soit.

Astéria At'ror effleura ses pensées à cet instant. Comme elle était loin, l'enfant du désert. Comme elle avait changé en devenant Styx Ash'Frasier. Peut-être s'était-elle trop attachée à cette dernière. Que se passerait-il si elle devait disparaître encore ? Où irait-elle ? Quel pseudonyme naîtrait alors ? Devrait-elle s'abîmer en mensonges quant à son passé pour entrer dans le moule dans une nouvelle ville ? Elle n'avait pas la chance de Saeunn et Jawhar. Elle ne pouvait pas simplement enfiler la peau d'un autre et couler des jours tranquilles en de nouveaux horizons. Quoi qu'elle fasse, son visage serait toujours celui d'Astéria et de Styx. Si la Main avait posé son regard sur ce visage, elle finirait par la retrouver, où et qui qu'elle soit...

Un mouvement du cocher retint alors son attention alors qu'il s'asseyait près d'elle, allongeant ses jambes et feignant une expression pensive alors qu'il lui répondait. Elle ne put se retenir de pouffer devant la petite faveur toute simple qu'il proposait. Une pinte et un repas chaud offerts par la maison... si seulement tous ceux qui l'avaient aidée par le passé avaient pu avoir des standards aussi raisonnables, peut-être son âme ne serait-elle pas aussi noire aujourd'hui. La chaleur de l'hydromel commençait à irradier son corps. Son sang se réchauffait et un sourire germait sur son visage. Elle n'avait pourtant pas le rire facile, la djinn. Mais là, devant lui, elle parvenaient presque à oublier la crinière de feu de son épine, l'océan vermeil qui avait coulé entre les pierres du pavé de la ruelle de Bunrahm et l'iris vitreux de l'assassin lorsque la vie l'avait quitté. Elle oubliait presque l'ombre de la Main qui planait au-dessus de sa tête, menaçant de s'abattre sur elle pour l'écraser à tout moment...

« Ça ne devrait pas poser problème, rétorqua-t-elle, le sourire au coin de lèvres. Mais sache que je ne considérerai pas m'être rachetée avec un simple repas et une pinte. La djinn planta ses iris noirs comme la nuit dans ceux du cocher. Je n'oublierai pas ce que tu as fait pour moi ce soir. » Le silence plana lourdement autour d'eux pendant quelques instants alors qu'elle sentait le rythme de son cœur s'emballer et l'eau remonter vers ses prunelles habituellement si dures et impénétrables. Sa voix s'abattit comme un couteau tranchant la chair, coupant court à ce moment. « Allez ! Allons-y avant que le jour ne se pointe et que la Corne ferme ses portes ! »

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Il ne pouvait passer un temps interminable à ranger les affaires sorties des minutes plus tôt pour recoudre la plus jeune. Proposition lancée avec un faux détachement, Ebraheim n’allait pas la forcer à accepter qu’il jette un coup d’œil sur l’avancée de la cicatrisation, si jamais elle ne le désirait pas. Le haussement d’épaules qu’elle lui offrit en guise de réponse ne l’éclairait pas le moins du monde sur ce qu’elle en pensait, il lisait les livres, pas les pensées. Dans le pire des cas, il savait où la trouver. Il espérait juste qu’elle serait suffisamment prudente le temps nécessaire à la cicatrisation de sa blessure, histoire d’éviter une infection et, pourquoi, perdre la vie. Cas extrêmes, il était vrai et il ne pouvait pas prétendre la connaître pour savoir si ça risquait d’arriver ou non. Donc il se permit de lui lancer un regard peu impressionné par son éloquence et haussa à son tour les épaules. Il se révélait difficile de les faire taire, ces deux-là, à ce stade, ils allaient rameuter tout le quartier.

Assis aux côtés de la djinn, il lui présenta la faveur qu’il avait en tête et arqua un sourcil en l’entendant pouffer. Estimait-elle la demande ridicule ? Possible. Après tout, dans le monde dans lequel ils vivaient ça ne devait pas arriver fréquemment. Il fut surpris, mais non moins ravie de lui faire décrocher un sourire. Cela dit, il se demanda brièvement si c’était de bonne, ou de mauvaise augure, mais il ne parvenait pas à voir ce qui, dans ses paroles, aurait pu faire mauvaise impression. Un jour, cette paranoïa allait lui porter préjudice. Comme si ça n’avait pas déjà été le cas, pensa-t-il avec une amertume certaine et dissimulée. « Ça ne devrait pas poser problème, mais sache que je ne considérerai pas m'être rachetée avec un simple repas et une pinte. » Le contraire lui aurait semblé bien trop simple, effectivement. Il affronta son regard d’obsidienne sans sourciller. « Je n'oublierai pas ce que tu as fait pour moi ce soir. » Il inclina la tête, laissant son sourcil se lever, « Si ça peut t’éviter de te retrouver entailler de la sorte, j’aimerais autant, effectivement. » lâcha-t-il, voix légère mais non moins sérieuse. Ebraheim, il n’était pas friand de trouver des gens en mauvais état. Ça lui rappelait des mauvais souvenirs autant que ça lui donnait envie d’arrêter d’être autant touché par la douleur d’autrui. Ou plutôt, ses souvenirs avaient l’écho d’une voix qui lui manquait tant, d’une autre qui s’était éteinte bien tôt et de plusieurs parsemés probablement aux quatre coins du monde. Un écho blasé, soufflant que prudence importait, un écho tendre, qu’il fallait rester couché, un écho avec qui il se chamaillait. Un écho qu’il avait abandonné, cruellement, pour sa sécurité. Oh pas la sienne, jamais la sienne, il s’en fichait pas mal, de sa personne. Le silence, installé trop brutalement, ravageur et traître, telle une vague éclatant sur une falaise, fut brisé tout aussi brutalement que son apparition fut subite. « Allez ! Allons-y avant que le jour ne se pointe et que la Corne ferme ses portes ! » Il força un reniflement amusé, « Parce qu’elle ferme, vraiment ? » En toute franchise, il en doutait légèrement, mais chacun gérait son commerce comme il l’entendait. Il se redressa, « Si jamais tu veux que je m’arrête, tu le dis. » furent ses dernières paroles alors qu’il récupérait la torche, l’éteignant. Il murmura quelques paroles à ses cheveux, s’installa et saisit les rennes, « Eh bien j’imagine qu’on y va. » déclara-t-il, après quoi il ordonna aux équidés de se mettre en marche.
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