answers from the unknown (orion & römhen)

28/12/2019

Les plaies sur son visage et son corps peinaient à se guérir. Parfois, quand il bougeait trop dans son lit pour trouver une position confortable, certaines cicatrices se rouvraient pour laisser suinter le pus et le sang, se mélangeant à la sueur de la fièvre qui le prenait quand son corps s’affaiblissait. Si les courbatures étaient passés, il était encore bien difficile pour Römhen de se déplacer dans la ville sans une aide, que ça soit d’une béquille ou même d’un fauteuil. Peut-être que l’arrivée de cette enfant insouciante et sauvage avait permis au jeune noble de survivre mais là, en l’instant, il était seul et ridiculement instable quand il se trouvait sur ses deux pieds. Mais ce n’était pas les raisons de sa venue dans la salle de l’Opale. Il marchait à une vitesse monotone, son chapalu ayant décidé de sortir pour l’accompagner dans tous ses déplacements.

Traversant le palais des astres, il saluait les quelques membres du personnel qu’il avait fini par connaitre, sans apercevoir la Reine qui devait vaquer à ses occupations… d’enfant de neuf ans. Le peuple était divisé et il comprenait même pourquoi. Une petite fille régnant sur un monde comme celui-ci ? C’était de la folie et de l’incompétence pour certains, mais pour des hommes comme Römhen, c’était ce qui lui revenait de droit. Elle avait une tension et une pierre énorme sur ses épaules qu’elle devait assumer du haut de son jeune âge et s’il y avait des hommes et des femmes pour la conseiller à prendre les pleins pouvoirs, soit, c’était leur travail et leur volonté. Les longs couloirs n’avaient de cesse de s’allonger, pas tant par leur longueur mais par la lenteur que mettait le vicomte O’Dregi dans ses pas, son animal de compagnie se mêlant à ses pieds pour tenter de le faire accélérer. Peine perdue. La porte immense qui menait à la salle de l’Opale, à l’abri des regards las semblait à des kilomètres mais celle-ci enfin atteinte, c’est Römhen qui s’aida de son dos pour y pénétrer.

Il y avait quelques membres à sa connaissance, lui demandant alors dans la panique les raisons de son état. Comme si des chevaux lui avaient galopé sur le corps. Il sourit en expliquant qu’il donnerait plus d’informations plus tard et rejoignit la petite bibliothèque pour se renseigner sur des archives, de vieux plans qui pourraient avoir laissé des traces de possibles entrées dans le palais et nuire à la sécurité d’Eleryn. Il prit place sur le fauteuil en grimaçant, fronçant les sourcils et le nez, son Ari, son chapalu sur les jambes qui était déjà en train de dormir.

@Orion Mesven

(c) DΛNDELION

21/06/2019

( answers from the unknown )

Voilà plusieurs jours qu'Orion n'avait pas eu de nouvelle de son grand ami Römhen. Lui qui avait l'habitude le voir si souvent au détour d'un couloir, à partager un horaire de garde avec lui, le blond n'avait plus donné de signe de vie depuis près... d'une semaine ! Ce qui était évidemment énorme au vu du lien d'amitié qui unissait les confrères de l'Oeil d'Opal. D'autant plus que des rumeurs commençaient à courir à travers les couloirs de la citadelle... Ce qui avait le don d'inquiéter l'imperturbable Orion. Certains disaient qu'il avait été piétiné par un cheval et d'autres qu'il avait été kidnappé par la Ligue de l'Aube... C'était dans ces moments-là qu'Orion se rendait compte que les ragots ne menaient jamais nulle part. Pour la simple et bonne raison que c'était lui qui avait été kidnappé et torturé dans les tréfonds d'une mine. A croire que les deux hommes étaient si proches que certains en étaient venues à mélanger leurs vies...

Orion n'appréciait pas s'imposer dans la vie des gens. Ce qu'il aimait, c'était les rencontres organisées par le destin. Comme Saeunn. Elles étaient selon lui les plus belles, fortuites, plaisantes. C'était ce même destin qui avait mis les deux hommes sur le même chemin en se retrouvant par hasard au sein de l'Oeil. Et c'était donc pour cette raison, à cause du destin, qu'Orion ne s'était pas réellement inquiété plus vite pour son ami. Ahara en avait décidé ainsi, soit.
Bien que là, les lunes commençaient à s'enchaîner sans que le fauconnier n'ait de nouvelles de Römhen. L'inquiétude était de mise.

Orion chercha son ami à travers toute la citadelle. Il demanda aux gardes s'ils l'avaient vu récemment. Certains ne savaient même pas de qui il parlait. Pourtant, Römhen ne faisait pas partie des gens que l'on oublie facilement. Ou en tout cas ça n'était pas la situation d'Orion. L'un d'eux a fini par se rendre utile en lui contant qu'il l'avait vu passer les portes de la salle de l'Opale un peu plus tôt dans la journée. Il n'en fallut pas plus à l'ancien forgeron pour prendre cette direction.
Il marchait à toute allure dans les longs couloirs. Il se força à ralentir le rythme lorsqu'il poussa l'immense porte, croisa quelques domestiques, découvrant la salle du trône vide. En revanche, lorsqu'il pénétra entre les rayons des archives, il trouva enfin la personne tant espérée et un poids énorme quitta ses épaules.
-Römhen, je t'ai cherché partout !
Il poursuivit, tout léger - attitude extrêmement rare chez le fauconnier:
-Si tu savais, les gens dans les couloirs racontent que tu t'es fait piétiner par un cheval.
Orion en riait presque. Quelle idée après tout. Mais lorsque son regard se posa sur son ami avec plus d'attention, toute sa légèreté s'envola telle une feuille d'automne sous la brise. Le recruteur était recouvert de bandages, son visage était cabossé, il était blême. Les rumeurs disaient peut-être vrai ?
-Par Ahara... Que t'est-il arrivé ?

( Pando )

@RÖMHEN O'DREGI

28/12/2019

Il n’en fallait pas plus pour Römhen quand il tombait sur un ouvrage parlant de plantes rares mais aux effets bénéfiques. Lui qui était venu pour trouver des plans du palais un peu ancien, de vieux rouleaux poussiéreux et illisibles, le voilà pris dans un tourbillon de connaissance à la solde de son propre profit et de celui de son métier actuellement. Il avait du mal à lire ce qui se trouvait en face de lui et même s’il s’acharnait à plisser les yeux… l’œil, plus précisément, il déchiffrait néanmoins ce qu’il avait besoin de savoir. L’idée même de poser un livre un peu plus haut et qui lui tirait les triceps le faisait grimacer de douleur mais il prenait sur lui. C’était sans aucune raison qu’il s’était retrouvé dans cette situation. D’autant plus qu’il n’avait pas été dépouillé de ses habits ou des objets en sa possession à l’instant T et qui valait une véritable fortune. Il avait laissé son épée dans son fourreau à l’entrée de la salle et il se demandait bien pourquoi ses agresseurs ne lui avaient pas pris. C’était Orion qui avait confectionné ce chef d’œuvre, dans toute sa grâce et sa minutie. Incompréhensible.

Mais en pendant au lit, il voyait la queue de ce dernier apparaitre et si on début il arrivait tout sourire, c’est en voyant l’état dans lequel son vieil ami était qu’il capitula d’un air abasourdi. Il n’avait dit à personne ce qui lui était réellement arrivé pour ne pas inquiéter la populace qu’un groupuscule attaquait les gens sans motif. Il posait alors son livre sur une petite table d’appoint qui se trouvait à côté du fauteuil pour se redresser et qu’Orion constate les dégâts de lui-même. J’aurais bien fais un tour sur moi-même pour que tu puisses admirer l’œuvre mais j’risque de finir sur le sol. Il se mit à rire et… à grimacer instantanément quand ses abdominaux alors plein d’ecchymoses finirent par avoir raison de lui. Ses pieds le menaient alors vers son frère d’arme pour venir lui serrer l’avant-bras d’une poigne un peu faiblarde, dû à son état. Fais pas cette tête, tu ne seras pas débarrassé de moi comme ça de sitôt. Et il prit un pas de recul pour hocher la tête. Pas des chevaux. Des gens. Je ne sais pas, une dizaine ? Il y en avait, celui qui m’a fait… attend. Et il se retournait comme s’il souhaitait montrer son postérieur mais c’est en tirant sur son pantalon pour découvrir son mollet qu’une rune apparut. La plaie était encore à vif et même s’il était un bon soigneur, elfique de surcroit, il avait du mal à régler le problème tant elle était profondément ancrée. Ça. Et il gardait son futal relevé pour qu’Orion puisse l’examiner s’il le souhaitait. Il avait une cape mauve. Ils ne m’ont rien volé. Je n’ai aucune fichue idée ce qui a bien pu se passer. Ils m’ont… tabassé. J’ai pas d’autres mots plus vrais. Et il passait un index sous son œil fermé sur lui-même qui peinait à se guérir aussi, tout le pourtour complètement violet avec des pointes de vert et de jaune. Magnifique. La belle gueule d’ange d’un comte. Crois-moi, j'aurais aimé avoir Ahara et Wilnir à mes côtés à ce moment là. Juste une gamine qui avait bien daigner le sauver. Sru.

@Orion Mesven

(c) DΛNDELION

21/06/2019

( answers from the unknown )

Orion n'en revenait pas. Il était véritablement sous le choc. A vrai dire, voir son ami ainsi lui rappelait l'horreur qu'il avait vécu quelques mois plus tôt dans la mine. Il se revoyait attaché à cette chaise, les yeux bandés, avec pour seul repère la voix mielleuse de sa détentrice. Il sentait sa lame glacée parcourir son corps, entailler sa peau aux endroits les plus sensibles, espérant que le sang apporterait les réponses tant attendues. Son ami avait-il vécu la même chose ? Lui aussi avait-il été capturé et torturé par la Ligue ? Crispé, il serrait la mâchoire et tenait fermement ses poings, enfonçant ses ongles dans la paume de sa main. Römhen déposa le livre sur une table et se leva avec peine. Le simple fait de se redresser et d'émettre un rire faisait apparaître une grimace de douleur sur son visage. Le fauconnier observait son confrère en fronçant les sourcils, consterné. Il n'aimait pas savoir que Römhen avait été si malmené. Cela lui causait beaucoup d'inquiétude. D'ailleurs, celui-ci tendit sa main et Orion répondit à sa salutation, bien qu'il fut plutôt tenté par l'enserrer d'une accolade, heureux de le retrouver en vie, si ce n'était pas en bonne santé. Cependant, rien qu'une poignée de main semblait pouvoir le briser... Alors il se résigna.
-Une dizaine ? répéta Orion surpris par la violence de l'attaque dans laquelle il a été entraîné.
Römhen poursuivit en se retournant et démontrant une marque que ses assaillants lui avaient laissé derrière le mollet en souvenir de ce sombre moment. Orion jeta un regard inquiet au blond avant de s'accroupir, observant avec attention la plaie à vif. Il s'agissait bel et bien d'une rune. Mais le soldat ne s'était jamais intéressé à ce sujet pour savoir de laquelle il s'agissait.
-Sais-tu quel pouvoir te confère cette rune ? demanda-t'il en se relevant. Peut-être que ça pourrait nous mettre sur une piste.
En effet, Orion s'investissait déjà dans l'enquête sans même avoir demandé l'avis de Römhen. Il voulait attraper les malfrats ayant commis ce crime. Personne n'avait à s'en prendre ainsi à son meilleur ami.
-Qui pourrait être derrière cet acte ? As-tu un quelconque souvenir qui pourrait nous aider à les identifier ?
Il se pinçait les lèvres. Il ne pouvait abandonner le voile d'inquiétude qui s'était installé sur son visage. Römhen était-il une victime collatérale, choisie au hasard, ou était-il un cible calculée, précise, importante ? Orion posa ses deux paumes ouvertes sur la table devant lui et posa cette questions qui lui brûlait les lèvres :
-Penses-tu qu'il s'agit de la Ligue ?

( Pando )

@RÖMHEN O'DREGI

28/12/2019

Tout son être lui faisait mal. Il n’y avait pas un endroit dans son corps qui avait été épargné et voilà qu’il s’en tirerait pour au moins un mois de convalescence avant même d’avoir la force de porter son épée. Comme il était bien trop faible pour se soigner seul, il avait demandé à ses frères, ses sœurs, ses parents, des amis elfes de l’épauler dans la guérison et bien entendu qu’il mettait bien moins de temps que les autres, mais ça faisait un mal de chien quand même. Il ne se rappelait pas le nombre incalculable de fois où il avait dû soigner Orion, qui était l’une des rares personnes à ne jamais de consultation auprès de Römhen. Ça semblait évident pour certains, pas pour d’autres. Il finit de nouveau dans le fauteuil pour ne pas que sa jambe bleue par les coups ne gonfle en invitant d’un signe de tête Orion à s’installer. Ce visage familier était un baume à toute sa peau et tous ses muscles endoloris et il y avait quelque chose de très positif : Römhen pouvait être lui-même. Le jeune être humain avait pu voir l’elfe dans tous ses états, d’un moment alcoolisé intense à la peine la plus profonde quand les larmes avaient décidé de n’être plus que son seul moyen de communication à la mort de sa femme… et de sa sœur.

Je ne saurais t’informer de quoique ce soit, mon frère. Je n’ai rien vu, rien entendu… Si ce n’est… Sourcils froncés, il récupérait alors la dernière page de son ouvrage qui était complètement blanche et déjà elle-même sur le point de céder, un crayon pour y noter une phrase qu’il répétait à haute voix. A chaque éclipse se levant dans la nuit, c’est les yeux et le corps d’Arribel qui viendra te souffler ses secrets. Et c’est à nouveau le cœur brisé que tu te libéreras des terreurs qu’elle pourrait t’apporter. Quand l’homme à la cape mauve était partie, quelques secondes après avoir été marqué par cette rune, voilà les propos qui s’étaient installé dans son cerveau pour ne jamais en ressortir. Était-ce une malédiction ? Comment s’en débarrassait-on ? Une rune transformée à la magie noire ? Il secouait la tête, complètement perdu parce qu’il était démuni de toute connaissance à ce sujet. Il était un elfe, loin d’être un Greyhand et donc il n’avait pas eu accès aux informations. Comme le fauteuil d’Orion n’était pas là, c’est la jambe sur le genou de ce dernier que Römhen posait, en la tournant légèrement pour éviter que le contact avec la plaie se fasse sur le pantalon de son ami. Il tira une gourde pour boire une gorgée d’eau et l’envoya alors sur le forgeron pour qu’il puisse se désaltérer lui aussi. J’ai cette cape mauve. Et… c’est tout. J’ai reçu un mot via un ethaeriel que j’ai abreuvé. Un papier simple, des lettres capitales, une adresse et une heure. Mon côté romantique a pris le dessus, croyant à un rendez-vous galant. Il tentait d’apaiser l’atmosphère. Mais ça m’étonnerait que la Ligue soit derrière tout ça. Ils se seraient fait… voir ? Connaitre ? On l’aurait su, je veux dire. En fait, le fait d’être dans l’inconnu le bouleversait parce qu’il n’avait aucun moyen de défense à part l’attente d’un nouvel indice. Il avait tenté d’identifier le problème lui-même en revenant sur les lieux du crime mais rien du tout. Pas même un bijou qui aurait chuté. Ca me frustre, je te jure. J’ai l’impression d’être un incapable là. Il soupirait fortement, l’air chaud lui caressant la gorge. Tout vas bien toi ?

@Orion Mesven

(c) DΛNDELION

21/06/2019

( answers from the unknown )

Orion avait pris place dans le fauteuil que son ami lui avait désigné. Orion posait ses yeux sombres et tourmentés sur Römhen. Il avait attendu ce jour depuis la dernière fois où il l'avait vu, celui de retrouver son ami. Et il en était heureux, bien sûr. Mais en s'en prenant à lui, le fauconnier avait l'impression que les assaillants s'en étaient pris à une partie de lui. S'il avait été là, il les aurait tous mis hors d'état de nuire sans réfléchir. Quoiqu'une dizaine... Même s'ils avaient été deux, Orion n'aurait pas été certain de remporter le combat. Mais au moins, il se serait défendu. Et il aurait fait en sorte de se ramasser quelques coups de plus à la place de son ami, pour qu'il souffre moins aujourd'hui.
Au grand damne du soldat, Römhen expliqua qu'il ne se souvenait de rien quant à l'identité de ses agresseurs. Il retraça néanmoins une phrase et mentionna un homme à cape violette. Cette incantation sonnait comme une malédiction... Mais comment au juste ? Comment cette femme, que Römhen avait éperdument aimé, pouvait-elle revenir pour le hanter à chaque éclipse ? Les fantômes n'existaient pas, c'était bien connu... Et si Orion croyait fortement en Ahara, ça n'était pas le cas des esprits. Il n'était pas si crédule.
-Non, tu n'en es pas un, affirma-t'il pour contredire les mots de Römhen. Nous trouverons les coupables. Je ne les laisserai pas s'en tirer ainsi, crois-moi.
Orion fut presque surpris d'entendre la question se tourner vers lui. Römhen était bien trop altruiste. Il venait de se passer un tragique évènement dans sa vie, duquel il en revenait blessé et fortement marqué, et il arrivait encore à s'inquiéter pour les autres. Le fauconnier prit la gourde que le blond lui tendait. Il but quelques gorgées avant de la déposer sur la table.
-Je vais bien, ne t'en fais pas pour moi.
En disant cela, il posa ses mains sur ses cuisses, ses doigts légèrement à l'intérieur. Là où son bourreau lui avait ouvert les veines. C'était un réflexe qu'il avait pris involontairement et qui surgissait quand il était amener à repenser à ce moment. Comme si son subconscient voulait lui rappeler ce qu'il avait vécu afin que jamais il ne l'oublie, même lorsqu'il prétendait aller bien.
-Enfin, je veux dire, non ça ne va pas ! se reprit-il. Des inconnus ont battu mon frère et lui ont lancé une malédiction.
C'était rare pour Orion de se montrer si expressif. Mais c'était ce qui arrivait lorsqu'on s'en prenait aux gens qui comptaient pour lui. Ceux qui, en vérité, se comptaient sur les doigts d'une main tout juste. Il se pencha, appuyant ses coudes sur ses genoux et plongea son regard dans celui de Römhen.
-Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?

( Pando )

@RÖMHEN O'DREGI

28/12/2019

Les souvenirs qui remontaient dans l’esprit d’Orion n’étaient seulement lisibles qu’à la connaissance de ce qui avait pu lui arriver quelques temps plus tôt. Römhen savait que les événements qui venaient de lui arriver faisaient écho dans l’esprit et l’âme meurtrie de son frère et s’il prenait sur lui pour ne pas jouer les éplorés, c’était aussi par instinct de protection envers les gens qui lui étaient chers : Orion, dans ce cas de figure là. J’suis un elfe, ça ira vite ma guérison tu le sais. Ce n’était pas vraiment une excuse mais au moins, ça aurait pu être à demi rassurant autant pour Römhen que pour Orion mais ça ne semblait pas avoir l’effet escompté quand on voyait la tête que son meilleur tirait. Il était compliqué pour des hommes comme eux de se retrouver dans cette situation d’impuissance.

En l’état, Römhen serait bien incapable de défendre sa reine et son royaume, complètement amoché. Il avait si mal aux muscles que le moindre effort semblait être une activité des plus déplaisantes, lui qui aimait tant se dépenser et se défouler pour libérer son esprit. Le sport dans la haute société avait une importance capitale mais là, à l’instant T, c’était terminé pour lui pendant quelques semaines voire quelques mois. Il levait les yeux au ciel, un fin sourire dessinée sur ses lippes quand il annonçait que ça n’allait pas pour un Römhen qui était défoncé de la tête aux pieds. Mais tout au fond de lui, le soir, quand Orion se regardait dans le miroir, ce n’était pas son meilleur ami qu’il voyait couverts d’hématomes, il en était certain. Tu me fatigues, O. Il soupirait en récupérant la bouteille pour s’essuyer une petite plaie qui commençait à suinter et il la rangea enfin. Aide-moi à me lever. Ce sera déjà bien. Et il s’appuya sur l’épaule de son ami pour se redresser afin de se diriger vers la bibliothèque. En fait, j’étais venu chercher des archives des souterrains d’Eredhel, en espérant qu’il n’y ait pas de passages que nous n’avons pas découvert. Le projet était de la protéger davantage et si cette option n’avait pas encore été envisagé, Römhen était le premier à vouloir s’initier aux fouilles presque archéologiques des égouts de la ville. Si le soigneur avait une amitié monstre envers l’enfant de neuf ans, c’était bien parce qu’il comprenait les rouages d’une hiérarchie et d’une royauté inquiétante ; pour autant, il devait se ménager mais il ne semblait pas daigner à le faire. Il utilisait Orion comme une béquille tout en sachant très bien qu’il allait finir par se faire enguirlander par ce dernier. J’ai besoin de bosser, j’ai l’impression d’être inutile là. Une idée lui vint en tête. Ca te dit de venir avec moi sur les lieux de l’agression ? Peut-être que tu y verras quelque chose que j’aurais loupé ? Une nouvelle paire d’yeux valait mieux que celle déjà défaillantes de Römhen par le sang injecté qui était incroyablement frais.

@Orion Mesven

(c) DΛNDELION

21/06/2019

( answers from the unknown )

Römhen tint à rappeler à Orion qu'étant un elfe, sa guérison était accélérée comparée à celle d'un humain. Le fauconnier avait tendance à oublier le fait qu'il n'était qu'un simple humain, vulnérable aux plaies et au temps, contrairement à son meilleur ami. A cela, il hocha la tête. Orion devrait arrêter de s'en faire. Mais il ne pouvait empêcher son tempérament inquiet de prendre le dessus. Les êtres chers à son coeur étaient rares dans sa vie. Depuis l'enfance, il avait toujours tenu à les protéger. Les années passant, il avait fini par apprendre qu'on ne pouvait pas sauver tout le monde et qu'il ne fallait pas se tenir responsable de tous les déboires de l'humanité. Il s'en était voulu quand son formateur Faras, qu'il prenait pour son père puisque c'était lui qui l'avait élevé, avait rejoint Ahara et Wilnir. Il s'en était voulu de n'avoir pas pu l'accompagner dans ses derniers mois de vie, trop occupé à vivre dans la capitale bien loin de Cil'Mohr. Mais c'était la maladie qui l'avait emporté. Et même de tout son bon vouloir, Orion n'aurait jamais pu le sauver de cela.
Orion se laissa sourire quand Römhen souffla qu'il le fatiguait. Son ami connaissait tous des défauts et des qualités de son ami. C'était son devoir de les lui rappeler et de l'aider à s'améliorer. Car l'elfe avait entièrement raison; à l'instant, il ne risquait plus rien. Orion n'avait pas à se faire un sang d'encre pour sa condition. Il se remettrait de ses blessures et en deviendrait plus fort encore. Le soldat obéit et aida son confrère à se relever en lui servant d'appui. Il prenait garde à ne pas passer son bras à des endroits qui pourraient s'avérer douloureux. Chaque pas était le fruit d'un effort surhumain. Il expliqua qu'il avait besoin de s'occuper l'esprit en plongeant dans les archives poussiéreuses de la ville. Il finit par proposer à Orion de l'accompagner sur les lieux du drame afin de l'aider à y voir plus clair. Il posa ses yeux marrons soucieux sur le blessé.
-Tu peux à peine marcher. Seras-tu capable de m'amener jusqu'à ces lieux ?
Il ne voulait pas rappeler la condition de son ami en tenant ce discours, il faisait simplement face à la réalité. Orion ne savait pas où s'étaient déroulés les évènements. S'ils se trouvaient à l'autre bout d'Eredhel, il n'était pas certain que Römhen puisse y parvenir.
-Et... Es-tu sûr de vouloir y retourner ?
Orion savait parfaitement que les souvenirs étaient rattachés aux lieux où ils s'étaient passés. Que la mémoire soit heureuse ou triste, les deux allaient toujours de paire. Il se remémorera toujours la torture de la mine lorsqu'il y mettra les pieds, tout comme il se souviendra toujours de Saeunn dans l'auberge où ils ont mangé leur ragoût.
Sachant d'avance ce que Römhen lui répondrait, il se rattrapa rapidement.
-Mais si tu tiens à y aller, je serai ton homme, assura-t'il dans un sourire confiant.

( Pando )

@RÖMHEN O'DREGI

28/12/2019

Les circonstances étaient particulières. Il venait de se faire agresser et tout ce l’importait était la sécurité qu’il s’employait à garder auprès de la reine qu’il adorait au quotidien. Bien sûr qu’il aurait pu prioriser son état de santé mais il était un membre de l’œil et il était hors de question qu’il fasse passer ses besoins personnels avant la santé et la protection de la reine. Tant pis. Il tentait de regarder alors les bouquins mais Orion l’interpellait en lui demandant s’il était bien capable de sortir de cet endroit pour l’amener tout droit vers les lieux de son agression. Pour l’heure, les souvenirs qu’il en gardait n’avaient pas de connotations traumatisantes mais avaient tendances lui mettre en tête une malédiction qu’il jugeait pathétique. Autant il ne souhaitait pas y croire, autant les astres se mettaient en colère au-dessus de sa tête pour lui rappeler que la magie était bien réelle, sinon il ne serait pas de ce monde. Tout en se tenant à son ami, l’autre main était en train de tenir et d’appuyer sur ses côtes pour anticiper les soubresauts que ses mouvements déchargeaient sur son épiderme déjà fragilisé. Il hochait la tête plus d’une fois. Il était certain qu’il voulait y retourner. A quoi bon encore patienter ? Il était bien persuadé de ne pas être affecté par la vision de cet endroit. Après tout, il était un elfe connu et reconnu non ? Il n’y avait aucune raison que l’angoisse le prenne à la gorge pour étouffer toute émotion. Je veux y aller. C’est dans le cercle souterrain. Si tu es là, alors je n’aurais rien à craindre. Parce qu’Orion était un rock sur lequel il pourrait toujours compter, Römhen était certain d’arriver à affronter toutes les épreuves du quotidien à ses côtés. Il s’appuyait alors encore davantage sur son frère d’arme et de cœur et se dirigea vers la porte.

Römhen avait insisté pour qu’ils prennent une voiture. Il était hors de question d’aller dans ce genre de quartier sans une garde rapprochée et en l’état, il avait fait en sorte que l’un des gardes personnels des O’Dregi les accompagnent. Si ces hommes devaient à nouveau être là, il était hors de question pour Orion de se faire tomber dessus comme il avait pu être victime lui-même, alors un peu plus de protection n’était jamais de trop. Ils descendirent du véhicule et le jeune elfe récupéra alors ses béquilles. C’est là, dans la ruelle au fond. Et oui. Peut-être qu’en fait son meilleur ami avait raison. Peut-être que la boule qui était en train d’apparaitre dans le fond de son ventre expliquait le malaise qui ne voulait pas s’exprimer dans lequel il se trouvait. D’accord. Il prit sur lui pour avancer mais s’il était déjà lent de base, là, il était même au ralenti. Il déglutit un peu fortement à l’idée de retrouver ce lieu d’horreur qui avait appris à voir le sang et la sueur de Rö. Ce qu’il ne disait pas, c’était qu’il avait pour projet de jeter un œil alentour pour retrouver cette sauvageonne qui l’avait ramassé à la petite cuillère pour lui sauver la vie. La remercier, d’une manière ou d’une autre. Tu peux y jeter un oeil, mais je pense que la pluie a tout effacé. Et Römhen n'osait même pas avancer, préférant souffrir de la jambe de loin plutôt que de retrouver cet endroit de l'enfer.

@Orion Mesven

(c) DΛNDELION

21/06/2019

( answers from the unknown )

Römhen regarda Orion. Le faucon attendait sa réponse. Jusqu'à ce que le blond réponde qu'il était prêt. Il assura à son ami qu'en sa présence, tout ne pouvait que bien aller. Alors le soldat hocha la tête. Ca ne pouvait que aller... Si seulement. Vu les récents évènements, Orion n'était plus certain d'être aussi solide qu'avant. Ces incidents l'ont fragilisé. Le tronc robuste qu'il avait construit si durement pendant tant d'années avait été déraciné en sa souche. Lui qui pensait ne pas avoir de famille, il en avait finalement une, loin de celle qu'il avait voulu. Puis la violence, lacérant sa peau et sa mémoire de cicatrices indélébiles. Le poing d'Orion qui maintenait Römhen se serra un peu. Pour lui ce serait différent. Römhen ne risquait rien parce que son ami serait là pour le protéger. Avec un être cher à ses côtés, le faucon pouvait être bien plus tenace qu'il ne prétendait l'être.

Grâce au statut de la famille comtale, les deux compères bénéficièrent d'une voiture ainsi que de gardes rapprochés demandés par Römhen. Orion avait en effet rejeté cette idée au départ, prétextant que ça n'était pas nécessaire, mais finalement il n'en pensait pas moins. Vu ce qui était arrivé à son ami, si une dizaine de malfrats leur tombaient dessus, ça n'étaient pas un homme en forme et un estropié qui leur feraient la misère. Ainsi accompagné, Orion se sentait plus confiant. Il n'avait plus la crainte de se rendre dans le cercle souterrain.
L'elfe trouva de vraies béquilles cette fois-ci. Il s'avança dans la ruelle, aux côtés d'Orion. Plus ils faisaient de pas, et plus la cadence ralentissait. Le brun faisait tout pour rester au rythme de son ami, mais il se rendait bien compte qu'il n'allait pas aussi bien qu'il l'avait attesté un peu plus tôt. Quand il l'invita à se rendre lui-même, seul, sur les lieux, à quelques mètres, le fauconnier ne releva pas ce fait. Il savait ce que cela faisait de se sentir incapable à cause d'une barrière psychologique. Au-delà de la barrière physique, tout semblait pouvoir se régler facilement. Seulement, c'était bien loin d'être le cas.
Orion hocha la tête et dépassa Römhen. Il arriva bientôt au fond de la ruelle. Il se sentait oppressé. Un goût amer s'installa dans sa bouche. Cet endroit ne lui rappelait que trop bien ce qu'il s'était passé dans les mines. Il rejeta ce souvenir le plus loin possible, lança un coup d'oeil vers son ami qui ne se trouvait pas si loin que ça. Le savoir présent le rassurait. Alors il lui tourna le dos et fit quelques pas. Il observa les hauteurs, s'accroupit pour mieux observer le sol. Il crut y décerner quelques tâches de sang séché, mais il pouvait venir de n'importe qui. Peut-être étaient-elles plus anciennes que l'évènement de Römhen. A l'ombre des cercles souterrains, la lumière était faible et occultait bon nombre de détail qui auraient été les deux membres de l'Oeil à y voir plus clair. Pourtant, ainsi proche du sol, un détail attira le regard d'Orion. Il y avait quelque chose qui dépassait entre deux pavés. C'était un bout de tissu. Orion le saisit et tira dessus pour le dégager. L'indice en main, il retourna vers Römhen.
-Regarde ce que j'ai trouvé.
Il le lui présenta sous tous les angles. Orion fit courir le morceau de tissu entre ses doigts afin d'en sentir la matière. Malheureusement, il était loin de s'y connaître en textures. Tout ce qu'il pouvait en dire, c'était qu'il était violet.
-Est-ce que ça pourrait appartenir à l'un de tes assaillants ?

( Pando )

@RÖMHEN O'DREGI

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