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 The sun and the stars never share the same sky ☼ avec Valhen

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The sun and the stars never share the same sky



Il passa la grande arche dorée qui délimitait le Bois de Berdathiel, plongé dans ses pensées, dans ses souvenirs les plus tendres et les plus funestes. Il ne remettait que rarement les pieds dans ce quartier, mais il appréciait silencieusement de ne pas avoir à être talonné par des gardes sous la voûte cristalline de l'antre des elfes et dans les rues du Cercle de la Noblesse. Il n'avait besoin du regard de personne pesant dans son dos alors qu'il approchait de l'endroit qu'il cherchait justement à éviter. L'ombre des tourelles de pierre couleur de sable se dressait peu à peu sur sa silhouette. Il aurait sans doute pu passer son chemin sans y attarder ses prunelles trop longtemps, mais il ne le ferait pas. Il ne pouvait pas. Aussi, son pas ralentit alors qu'il passait devant cette somptueuse demeure qu'il avait habitée cinq ans auparavant. Cette habitation digne d'un petit palais qui n'était plus occupée que par des domestiques et des fantômes du passé... Elle avait appartenu à Ledha davantage qu'à lui. Elle y avait vécu pratiquement seule les deux premières années de leur mariage, alors que Ranrek terminait son éducation de Greyhand dans les hauteurs de Fell'Gost. Ainsi, l'intendant du Palais des Astres considéraient désormais qu'elle appartement aux O'Dregi, et il ne portait plus ce nom. C'était un moindre mal considérant que ce quartier était majoritairement habité par des elfes. Ranrek, en tant que simple humain, n'y avait pas réellement sa place.

L'homme s'arrêta pour scruter les carreaux de verre des fenêtres qui étincelaient sous le soleil de l'après-midi. Le lierre s'était mis à grimper sur la pierre des tourelles, signe évident de l'état d'abandon des lieux. S'il avait eu le courage d'entrer, il aurait probablement trouvé des couloirs immaculés et de grands morceaux de tissu blanc posé sur les meubles des pièces les mieux décorées. Il aurait aussi trouvé l'ombre de la mare d'hémoglobine qui avait recouvert le sol du hall d'entrée ce jour-là. Ce même cerne qui lui amenait le cœur au bord des lèvres chaque fois qu'il passait la porte de la demeure. Cette tache indélébile qui resterait à jamais incrustée dans le sol comme Gwyr ─ qui l'avait laissé tomber au moment où il avait le plus besoin d'elle ─ demeurerait gravée sur la peau d'ébène de son torse. Jamais il ne pourrait se pardonner le départ de Ledha.

Il reprit sa marche lente dans les sentiers du Bois de Berdathiel en silence, se dirigeant vers la demeure des Tel'Iskaar pour un après-midi de divertissements. Un autre de ces événements mondains où les privilégiés de ce monde revêtaient leurs plus beaux atours pour s'impressionner entre eux, puis se réunissaient pour siroter du vin en s'assommant de conversations protocolaires vides d'intérêt. Ranrek détestait ce genre de réunions. Il y avait bien eu une époque où il y avait assisté avec plaisir, juste pour voir sa femme sourire et danser dans ses robes les plus majestueuses. Désormais, il ne voyait rien d'autre que de la fausseté dans les sourires des demoiselles enveloppées de mousseline et de satin, et parfois une once de crainte dans les prunelles des hommes qui allaient et venaient en discutant dans tous les recoins. Il aurait sans doute ignoré l'invitation si la comtesse n'avait pas été aussi insistante de le voir représenter les Gil'Darün puisqu'elle ne pouvait y assister elle-même. Puis il avait songé que, vu la réputation des Tel'Iskaar, quelque chose d'intéressant finirait bien par se produire qui lui vaudrait le déplacement.

Il se présenta au portier, l'ombre d'un sourire aux lèvres et fut invité à pénétrer dans le grand salon où les invités s'entassaient déjà. Le cœur gonflé d'une étrange appréhension, il laissa son regard courir sur les visages des courtisans dans l'espoir d'y repérer une âme familière. Une certaine pression reposait sur ses épaules lorsqu'il venait dans un tel rassemblement. Ça n'avait rien des fêtes données par les An'Melhor où les vêtements tendaient parfois à disparaître et les substances illicites se passaient sous le regard de tous sans que quiconque ne cille. Les Tel'Iskaar étaient réputés pour leur piété, leur fanatisme religieux envers les astres. Ils ne cautionneraient pas ce genre de festivités...

Ranrek attrapa un verre rempli d'un nectar doré sur le plateau d'un serveur qui passait par là et se posta près d'une fenêtre d'où il pouvait observer les invités qui arrivaient à l'extérieur tout en gardant un œil sur ceux qui papillonnaient déjà dans la salle.

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Valhen O'Dregi
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✧ Profession : En dehors de son statut de noble, il est devenu ciseleur de pierres précieuses et fines.
✧ Idéologie : Entièrement pro-couronne, malgré ce que les gens peuvent penser.
✧ Guilde : Membre de l'Oeil d'Opale.

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C’était la fête chez les Tel’Iskaar, mais Valhen était arrivé en retard, comme toujours. Contrairement à la dernière fête qui avait eu lieu, il n’avait pas voulu faire honneur à sa famille, et avait décidé d’entrer par la porte des domestiques, ne souhaitant attirer l’attention ni sur sa propre personne, ni sur son retard. Il n’était d’ailleurs pas très bien habillé, à peine plus classe qu’un baron ruiné, et sa mère l’aurait pratiquement renvoyé chez lui si elle avait pu voir dans quel état étaient ses cheveux, mais par une chance — ou un malheur — incroyable, elle ne semblait pas être présente ce soir-là. Alors, il se contenta de se faufiler comme une ombre entre les convives, ignorant les sourires charmeurs qu’on lui envoyait, les regards insistants qui le surveillaient, les gestes respectueux qui l’appelaient, mais soutenant avec une ancienne rudesse, qui l’avait longuement accompagné, les efforts que certains faisaient pour ne pas le regarder. S’il en avait eu l’audace, peut-être serait-il allé jusqu’à saluer chaleureusement ceux qui le scrutaient comme un nuisible qui méritait d’être tué dans d’atroces souffrances, dans l’unique but de leur rappeler que son rang était supérieur au leur et qu’ils ne devraient jamais l’oublier… mais à cet instant, les yeux blessés de sa sœur aînée se rappelèrent à lui et il gronda presque face à son propre comportement.

Oui, ce soir, il était d’une humeur mordante, et quiconque aurait eu l’audace de lui en faire la remarque n’aurait probablement pas vécu assez longtemps ou n’aurait pas été conscient assez longtemps durant la soirée pour comprendre son erreur. A la place, il se contenta de prendre des verres, des hors-d’œuvre et de finir son trajet dans un coin de la salle, comme il avait l’habitude de faire. Son passe-temps lors de ce genre de soirées était de regarder les convives arriver et venir, discuter entre eux, déterminer les futures alliances, les futurs mariages et les futures vies à détruire — il se rappela d’ailleurs que son tour était proche, bien trop proche à son goût, et qu’il finirait également par passer à la casserole, ce qu’il redoutait le plus depuis quelques mois. Il était notamment en train de faire son petit jeu, à tenter de deviner ce qui se tramait, espérant que la soirée tournerait au fiasco et qu’il pourrait rentrer chez lui plus tôt, quand son regard croisa dans tout son malheur un visage qu’il aurait préféré voir d’une toute autre couleur et enterré sous des tonnes de terres à la place de sa sœur.

Son sang ne fit qu’un tour. Peut-être à cause de la fatigue, d’un mauvais jour où un rien pouvait l’énerver… aussi était-il que voir son ex-beau-frère venir dans cette maison et montrer son visage d’assassin aussi facilement alors qu’il était certain qu’il avait eu quelque chose à voir dans la mort de Ledha le fit totalement vriller. Brisant presque son verre de sa poigne devenue colérique, ignorant les fissures qu’il avait provoquées, il s’approcha d’un pas lent et douloureux de celui qui avait ruiné la vie de sa famille. Il ne le vit pas venir, manifestement trop concentré sur l’extérieur et les nouveaux venus, manifestement peu inquiet de l’importance des autres. Val dut se retenir avec une force surprenante pour ne pas envoyer le verre du Gil’Darün par terre d’un coup de main violent avant de l’attraper par le col et lui écraser son poing sur la figure. Ledha elle-même aurait été fière de sa maîtrise de soi. « Tu n’aurais jamais dû mettre tes pieds d’assassin dans cette maison. »

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The sun and the stars never share the same sky



C'était peu dire que ses paroles avaient eu l'effet d'une gifle... Il aurait plutôt dit qu'elles lui valaient la sensation d'un coup de poignard en plein cœur. Ranrek s'était bien fait rapporter des bribes de conversation d'un O'Dregi qui avait chuchoté sur son passage qu'il avait tué sa sœur. Il n'en attendait pas moins de Römhen qui avait pris très durement la mort de sa sœur aînée, qui affirmait haut et fort depuis le début que Ranrek avait le sang de Ledha sur les mains, qu'elle avait péri par sa faute. Ses paroles avaient été interprétées de bien des façons par les courtisans du Palais, mais il ne s'en était jamais offensé. En tant qu'êtres privilégiés, ils risquaient éternellement de devenir la cible d'individus mal intentionnés. La possibilité qu'on ait voulu l'atteindre à travers son épouse était palpable, une hypothèse qu'il n'avait lui-même pas rejetée. Il avait ignoré avec persistance le réel sens des paroles de son ancien beau-frère. L'entendre de la bouche de Valhen, c'était beaucoup plus difficile. Ça n'aurait peut-être pas dû le surprendre vu le talent incomparable de l'elfe pour ignorer les convenances, pour contrarier la comtesse par ses comportements rebelles. Il en avait fréquemment fait les frais. À plus d'une reprise s'était-il retrouvé dans des postures fâcheuses par la faute de Valhen. Jamais il ne lui en avait tenu rigueur; après tout, il avait été le frère qu'il n'avait jamais eu. À son âge, son sens de la rébellion ne semblait toujours pas vouloir se tarir.

Tellement de secrets entouraient l'assassinat de Ledha O'Dregi. Ranrek avait bâti un tel jardin secret foisonnant de non-dits et de culpabilité autour de cette blessure que lui avait causé le deuil de la femme qu'il avait épousée. Dans ce recoin qui n'appartenait qu'à lui, il avait gardé le fantôme de l'enfant à naître. Cette toute petite boule d'amour dont il n'avait parlé à personne. Il lui arrivait souvent de se demander à quoi le fruit de leur amour aurait ressemblé. L'albâtre de la peau de Ledha se serait probablement mêlé à l'ébène de sa chair pour un délicieux mélange couleur café au lait. Auraient-ils donné vie à une héritière ou à un garçon ? Le nourrisson aurait-il eu ses yeux ─ de la couleur du charbon ─ ou celle des iris glaciaux de Ledha ? Tant de questions qui subsistaient. Tant d'interrogations qui n'auraient jamais de réponses.

Il taisait aussi sa rencontre avec la diseuse de bonnes aventures, plusieurs semaines avant le trépas de sa bien-aimée... Cette prophétie qu'elle avait soufflée qui pesait comme une ombre au-dessus de l'intendant. Cette sombre prédiction qu'il aurait dû prendre le temps d'interpréter. Cette menace qu'il avait ignorée. « Ce n'est que lorsque tu nageras dans cet océan chatoyant d'euphorie que tu te noieras dans l'amarante du désespoir. Et tout ce que tu possèdes, tout ce que tu aimes, sombrera en l'espace d'un instant. » Il aurait dû lire la détresse sur le visage de la devineresse. Il aurait dû savoir que ce n'était pas qu'un imposteur en quête de pièces d'or pour garnir sa bourse.

Si Valhen et sa famille savaient tout ça, le noble ne donnait pas cher de sa peau. Même s'il se blâmait pour son aveuglement, pour son manque de discernement, le terme assassin le frappait de plein fouet. Il n'avait pas voulu la mort de Ledha. Au contraire. Il donnerait toute sa fortune s'il pouvait la ramener à la vie.

Il serra les dents, plantant ses iris noirs comme la nuit dans les prunelles claires du soldat, résistant à l'envie dévorante de tourner les talons pour fuir ces accusations dont il s'accablait lui-même dans les ténèbres de sa psyché. « Et toi, tu devrais éviter d'abuser de l'alcool dans ces soirées mondaines. Ça t'éviterait de te ridiculiser en étalant tes délires illusoires devant toute la Cour Céleste, lâcha-t-il d'un ton tranchant. Il songea que Valhen n'avait pas à ouvrir la bouche pour s'humilier devant la noblesse toute entière, sa tenue faisant le travail efficacement à sa place, mais il s'en garda, ne souhaitant pas attiser la rage qu'il lisait sur son visage. Si tu veux en parler, parlons-en, mais fais-toi une faveur et faisons-le ailleurs qu'ici. »

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Un sourire à moitié carnassier, à moitié écoeuré sur le visage, Valhen lança un regard autour de lui, les bras presque écartés, mais personne ne faisait attention à eux pour le moment. Personne ne semblait trouver intéressant que deux ex-beaux-frères se retrouvent alors que la rancœur dévorait leur famille respective et manifestement leurs cœurs. « Tu as peur de ce que les autres pourraient penser de toi, de ce que je pourrais dire qui les ferait te regarder comme ce que tu es vraiment ? » Un domestique eut malgré tout le courage de s’approcher pour leur apporter des victuailles, mais l’elfe du jour déposa simplement son verre désormais fissuré avant de le faire fuir du regard. « Ne crois pas que le peu d’alcool que j’ai ingurgité va m’empêcher de te foutre mon poing dans la gueule. » La seule chose qui le retenait, c’était encore l’honneur de sa famille, le peu d’honneur qu’on avait pu lui inculquer depuis la mort de Ledha qui l’avait contraint à rester chez lui plutôt qu’aller brûler celle des Gil’Darün, et tout l’honneur de sa sœur qui n’aurait jamais voulu qu’il brise les apparences… encore moi le nez de son époux.

« Ce n’est pas moi qui me ridiculise à venir dans des soirées mondaines où je n’ai pas ma place. » Il eut un regard et un haussement de sourcils significatifs, alors que l’humain était manifestement seul, délaissé de ses pairs — et visiblement pas par envie —, mais la colère de l’elfe était si flamboyante qu’il ne parvenait plus à s’arrêter de parler, de siffler entre ses dents des atrocités qu’il avait trop longtemps retenues. « Tu ferais plaisir à tout le monde en partant d’ici et en rendant ce que tu as volé. Après tout, un meurtre, un vol, ça ne doit pas changer de tes habitudes. » Il l’observa un instant, le cœur au bord des lèvres, révulsé, mais il eut malgré tout la présence d’esprit et la maturité d’accepter que le Gil’Darün avait raison. Ce n’était guère le lieu pour qu’il puisse laisser toute sa fureur s’abattre sur lui, aussi prit-il le chemin vers l’arrière de la demeure, sachant pertinemment que l’autre le suivrait.

Il ne s’arrêta qu’une fois dans le fond des jardins, beaucoup trop éloigné pour que quiconque ait pu les suivre, pour que quiconque puisse les épier. Il leva la main lorsque Ranrek s’approcha trop près, sachant que l’avoir si proche sans que quiconque ne puisse l’arrêter lui donnerait envie de faire disparaître la lueur de vie dans ses yeux. « J’ai honte que Ledha ait pu un jour tomber amoureuse de toi. » Un cri, empli de douleur, de rage, qui cachait pourtant bien plus. J’ai honte d’avoir pu la laisser entre tes mains. « J’ai même honte d’avoir pu un jour te considérer comme mon frère. » A côté de toute la souffrance qu’il ressentait quand il repensait à sa sœur, il y avait ce choc et ce calvaire de se rendre compte qu’il avait été pris pour un sot. « Ça t’a plu, de te rapprocher de nous tous, d’entrer dans nos vies, de participer à notre famille, avant de tout détruire ? Qu’est-ce que ça a bien pu apporter aux Gil’Darün ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ? Le plaisir de nous voir nous effondrer ? » Ça avait bien failli être le cas, lorsque les frères s’étaient rendu compte que l’avenir de la famille reposait sur leur jeune sœur, bien trop jeune pour ce qui l’attendait, elle qui n’avait jamais cru devoir prendre la tête des O’Dregi un jour. Tous les hommes avaient vrillé, et c’était uniquement par amour pour le souvenir de Ledha qu’ils n’avaient jamais agi. « J'aurais préféré danser et cracher sur ta tombe qu'enterrer ma sœur. » A cet instant, il voulait lui faire mal. Lui rendre la monnaie de sa pièce, si seulement c’était possible. « Mon plus grand regret dans cette vie est de t’avoir laissé entrer dans ma famille. » Cet unique mensonge ; son plus grand regret aura été de ne pas avoir profité de sa famille tant qu’il le pouvait.

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Valhen sifflait entre ses dents, crachant les mots qu'il avait si longtemps retenus, des paroles qui semblaient avoir macéré dans les tréfonds de ses pensées un bon bout de temps. Ils s'étaient croisés souvent depuis que Ledha les avaient quittés. Au départ, ils l'avaient même pleurée ensemble. Ranrek ne savait plus à quel moment leurs rapports s'étaient subitement refroidis, à quel moment le soldat avait décidé qu'il avait eu intérêt à voir Ledha partir. Il ne savait pas qui avait pu insuffler de telles idées dans l'esprit de celui qu'il avait considéré comme un frère. Valhen connaissait pourtant la nature intrinsèquement pacifique de l'ancien Greyhand. Comment ce scénario leur était-il venu à l'esprit, l'homme à la peau d'ébène l'ignorait.

Malgré le ton bas de leur conversation, il était étonnant que les regards des autres convives ne se soient pas encore accrochés à leurs silhouettes... la colère de l'elfe était palpable. Aux yeux de Ranrek dont la peau était encrée de runes et dont le sang était chargé de la magie propre aux Greyhands, l'air crépitait de la rage qui bouillait en son ancien beau-frère. Les paroles pleines de haine de Val auraient probablement attisé du ressentiment en n'importe qui, mais c'est plutôt du désarroi qui emplit soudainement le cœur de l'intendant qui se tenait devant son bourreau. La mort avait cette façon de réunion les gens qui continuaient à vivre, songea-t-il en cet instant. Le trépas de sa mère l'avait rapproché de ses sœurs, même si leur relation n'était pas des plus reluisantes, même si leur cohabitation n'était pas toujours évidente... Si la disparition de Ledha avait rapproché les O'Dregi entre eux, elle avait suffi à briser le lien qui les avait unis à l'époux de leur sœur. Ranrek ne croyait pas la confiance qu'ils avaient bâtie aussi fragile. L'assassin de son épouse lui avait non seulement arraché son amour et son avenir, mais également tous ceux à qui il avait espéré s'accrocher dans cette période difficile... il lui avait pris ces gens qu'il appréciait plus que sa propre famille, avec qui il avait partagé davantage qu'avec tous les Gil'Darün réunis...

L'arrogance dont il avait fait preuve se muait peu à peu en désespoir. À son grand soulagement, Valhen interrompit le flot de sa colère l'espace d'un instant, se retirant de la pièce bondée pour poursuivre la discussion sous la lueur des étoiles, dans le jardin. Ranrek fut tenté de prendre ses jambes à son cou, de partir, de fuir cette conversation qu'il n'avait pas envie d'avoir. Il suivit l'elfe dans la nuit, arrêtant ses pas lorsqu'il leva la main pour l'intimer de ne pas s'approcher davantage et soutint son regard alors qu'il continuait à se vider le cœur.

« J'aurais préféré danser et cracher sur ta tombe qu'enterrer ma sœur. Mon plus grand regret dans cette vie est de t'avoir laissé entrer dans ma famille.
Un coup de poignard en plein cœur n'aurait pas fait plus mal. Serrant les dents, Ranrek laissa le silence planer un moment.
Ça y est ? C'est bon ? Tu as terminé ? Ses mains tremblaient comme des feuilles mortes dans le souffle de l'automne. J'ai honte de t'avoir un jour considéré comme mon frère, de vous avoir considérés comme ma famille ! Il franchit la distance qui le séparait de l'elfe en deux enjambées, agrippant le col de sa chemise avec fureur. La famille, ça se soutient dans les moments difficiles. Si j'ai pu un jour vous cacher quelque chose, ça n'a été que dans l'intention de vous protéger. Tout ce que vous avez fait, tes frères et toi, depuis qu'elle est partie c'est me frapper dessus pour passer votre colère ! Il resserra sa prise avant de la relâcher brusquement, s'éloignant vivement. Merde, tu me connais, Val... comment tu peux penser une chose pareille ?! Un sanglot vint mourir dans le ton de sa voix. Je l'aimais. Ledha... Ce prénom et toute la douleur qu'il apportait. Ledha, c'était tout pour moi... »

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