Et Icare chuta (Nohär)

Pseudo / Nom : Manon/Manoblack Âge : 18 bientôt  Comment as-tu connu TOC ? : J'ai entendu Grincheux grogner Un avis, une suggestion ? : Faites du café plus souvent Crédits : bazzart & tumblr & RM pour les citations Petit mot de la fin : les nains vont dominer

01. Petit, chétif, maigrichon, nain. C'était principalement de cette manière qu'Olrach le décrivait. Pas de commentaire positif à propos de son fils, pas de sourire fier lorsqu'il réussissait, pas de mot encourageant quand il s'améliorait. Les plus importants dans la vie de son géniteur, et il l'avait comprit très jeune, étaient Petra et Kevia. Petra faisait au moins une tête et demie de plus que lui, alors qu'il n'avait qu'un an de plus, et, lui avait le droit aux sourires de leur père et à ses caresses sur le dessus du crâne. Parfois, quand Nohär se sentait seul et mal, il retournait auprès de Névinia, qui serrait tendrement son fils dans ses bras quelques secondes avant de le repousser pour lui dire d'aller jouer dehors. Et il savait pourquoi elle ne le laissait pas rester plus longtemps près d'elle. Elle avait terriblement peur.

02. L'enfant était encore un nain. Une naine, plutôt. Deuxième fille de la famille, chérubin aux boucles d'or parmi tous ces fronts bruns. Ses yeux brillaient déjà de malice quand Nohär se pencha vers sa petite sœur, ne se souciant pas des voix devenues habituelles en fond sonore, dont le niveau sonore augmenta jusqu'à ce que le bébé ne se mette à crier et à se tordre dans tous les sens dans ses draps blancs. Les bras encore frêles du garçon se saisirent de sa figure pâle et il lui caressa doucement les joues pour la rassurer et la calmer, baisant son front et ses joues avec tendresse. Valrina était ce petit ange qu'il souhaitait garder contre son cœur toute sa vie.

03. Surprenant. Sentir le regard d'Olrach sur lui lui donnait l'impression qu'une faute grave avait été commise, qu'il devrait baisser le menton et fuir. Pourtant, le voilà, face à son géniteur, qui, avec douceur caressa sa joue en l'observant comme s'il ne l'avait jamais vu. Enfant prodige avant Petra, Nohär avait témoigné de ses capacités magiques, l'elfe prenant alors en considération son fils pour l'une des premières fois. Il lui sourit alors et lui signifia qu'il aurait la force de devenir Greyhand et de faire honneur à leur famille en y devenant un illustre soldat. Dans son dos, Petra le foudroie du regard, le hait, détourne les yeux en grondant contre lui-même.

04. "T'es mort?" La voix moqueuse relève son regard, analyse, observe et retient son souffle. Le visage plein de terre et le regard perdu sur la face de la jeune fille, Nohär ne sait que répondre. Il se fige, tente de se relever sur ses jambes fébriles, et la fille éclate de rire en croisant les bras sur sa poitrine à peine formée. "Ne ris pas." Il avait grogné, d'un son étouffé entre ses lèvres, alors que la jeune fille s'accroupissait face à lui avec un sourire plus doux, agréable, qui réchauffa le cœur du jeune nain. Il oublia un instant Valrina qu'il regrettait avoir quitté, son père qui l'avait poussé à tenter sa chance et Petra qui n'avait cessé de le rabaisser pour lui prouver à quel point il était inutile. "Je ne ris pas." Alpha lui avoua plus tard qu'elle avait trouvé très amusante la manière dont il était tombé au sol en se réceptionnant maladroitement. Ses cheveux noirs aux boucles océaniques avaient quelque chose d'apaisant, l'odeur de sa peau caramélisée aussi, et ses sourires lui rappelaient un amour qu'il n'avait jamais vraiment côtoyé. Il se sentait plus heureux sur Fell'Gost que sur la terre ferme, grâce à elle.

05. Azel est grand. Il a les cheveux roux, des tâches sur le bout du nez et des ailes de charbon et d'ambre. Azel est beau, d'une certaine façon, Nohär l'admire. Il rit souvent, il est taquin, Alpha est d'ailleurs d'accord avec lui pour dire qu'il est charismatique. Son regard malicieux le transperce parfois, et il est libre. Si libre que parfois, Nohär se demande s'il peut briller autant que lui. Certainement pas. Car, lui, n'est pas l'ombre de son père.

06. Nohär n'est plus le seul espoir de la famille. Sur l'île flottante, souvent, il aperçoit Petra, qui, de son sourire en coin, semble le maîtriser de ses deux têtes et demi de plus que lui. L'elfe a beau lui ressembler, il est plus grand, plus sûr de lui, car après tout, lui n'a pas subi l'ignorance d'un paternel qui n'avait d'yeux que pour deux de ses enfants en omettant les autres. Un jour, il vient lui demander comment va Valrina. Petra engage alors une dispute, qui en vient bientôt aux mains. Les deux se battent à sang, Petra éclate la lèvre de son frère cadet, et, le soir, Alpha caresse sa joue pendant qu'il grimace en appliquant un tissu humide sur ses plaies encore sanguinolentes. Azel est derrière elle, et il sent une certaine tension monter dans la pièce alors il regarde dehors sans rien dire. "Tu t'es bien battu." Il sent son cœur se gonfler à ces paroles. Alpha lui sourit et il le lui rend, heureux, d'une certaine manière.

07. Les lèvres d'Alpha avaient un goût d'orage. Pas sur sa langue, mais bien dans sa poitrine, dans tout son être. La tempête se déhanchait au rythme de ses hanches et alors qu'il caressait la peau foncée de la jeune femme, elle enroulait ses cuisses autour de son bassin avec force, comme si elle avait peur qu'il ne s'enfuit. Mais rien de cela n'arriva, au contraire, il se pencha vers sa gorge et dévora chaque parcelle de peau. Leur différence de taille rendait les choses plus difficiles, mais jamais elle ne lui fit remarquer à quel point il était petit par rapport à elle. Parfois, quand il regardait Alpha glisser ses bras autour du corps d'Azel, il se demandait comment elle était avec lui, si le roux ressentait la même tempête quand il l'embrassait, si il la voyait sourire de la même manière, si lui aussi aimait glisser ses doigts entre ses magnifiques boucles d'onyx. Mais il ne ressentait aucune jalousie de cette situation, car tous deux avaient la chance de posséder l'être exceptionnel qui les rendait euphorique à chaque instant. Et ils étaient d'accord avec ça.

08. La théorie des runes le fascinait. Il en comprenait les symboles et les effets avec facilité, il cherchait à toutes les découvrir, à les reconnaître. La première à fleurir sur sa peau fut Ylm. Maîtresse de la sagesse et de sa sérénité, elle l'apaisait, rendait sa vie plus facile, ses colères plus gérables et ses connaissances plus grandes encore. La deuxième à embrasser son corps fut Yngz. La sérénité combattait la possessivité, elle cherchait à prendre le dessus, mais leurs puissances étaient égales et aucune ne parvenait à évincer l'autre. Ce fut Onz qui maria son être en dernier, promesse d'une meilleure maîtrise et d'une sérénité retrouvée. Elle lui permettait d'absorber l'énergie des autres, leurs ondes, leur sang, mais il comprit aussi que malgré l'équilibre sur lequel il dansait, c'était elle qui tuait les alentours : plantes, animaux et tout être vivant s'en sentait malade quand lui se sentait plus puissant. Alors il ne la laissait s'exprimer qu'en cas de grande nécessité, avant de s'effondrer à chaque fois que sa puissance atteignait son maximum. Il avait senti la main de la mort frôler sa nuque plus d'une fois alors qu'il tombait de fatigue en essayant de la dompter. Alors au lieu de chercher à la contrôler, il chercha plutôt à cohabiter avec elle. Onz était comme une autre accrochée à sa peau, elle pouvait prendre possession de son corps, le transformer en celui qu'il n'était pas, tuer et se tuer. Et il le savait pertinemment.

09. Le vent soufflait dans leurs cheveux. Alpha riait aux idioties d'Azel, et lui, il les observait de derrière, sentait la pause qu'ils prenaient apaiser son être. Les combats et autres cours avaient laissé des poches violettes apparaître peu à peu sous ses yeux, mais cela ne l'empêcha pas de s'intégrer à leur conversation. Et tout alla trop vite, après cela. Azel était face à lui, et tous deux semblaient reprocher à l'autre la relation qu'il possédait avec Alpha, qui, choquée, observait la scène avec de grands yeux ronds. Et lorsqu'il s'approcha du roux pour se saisir de son col en levant le menton vers lui, elle leur cria d'arrêter en s'approchant avec de grandes enjambées. Et en un coup d'aile, elle chutait. Les plumes tombèrent au sol et le corps de la jeune femme était déjà dans le vide. Et lui était là, penché en avant en observant l'océan noir disparaître. Sa peau le piquait, ses lèvres tremblaient, et Azel était si proche d'elle, si prêt à la rattraper avant qu'elle ne s'écrase au sol. Il ne vit jamais le cadavre. Il sentit juste Onz chercher à prendre possession de lui, ses sentiments embrouillant ses pensées. Mais il ne la laissa pas tuer la harpie. Il la domina, lui prouva qu'il était plus puissant qu'elle, et sa haine envers le meurtrier de son amour ne pu jamais éclater au grand jour. On l'accusa de meurtre, et, le lendemain, il avait disparu de l'île.

10. Errer dans les forêts le rendait apathique, triste, seul. Onz s'était tue depuis son départ de Fell'Gost, Ylm tentait d'apaiser ses douleurs internes. Alpha était morte. Et on l'accusait d'avoir tué la jeune femme. La seule qu'il ait jamais pu aimer jusqu'ici, et qui lui avait prouvé qu'il pouvait aussi l'être, aimé. Il était fugitif, on le recherchait activement, et il ne savait plus où se cacher pour fuir, ses pas avançant toujours, moins rapidement, plus éreintés. La fatigue était de plus en plus intense alors qu'il déboucha de la forêt sur l'océan. Révélation azure, étendue large et perdue. Peut-être était-ce son seul échappatoire.

Oh pauvre bébé, et puis pauvre Alpha. Amuse-toi bien avec lui !  

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