Baron Sarkhan Ed'Arlinn

Pseudo / Nom : Cap'tain Parpaing Âge : 23 Comment as-tu connu TOC ? : Ich bin Naesala Caïneghis Un avis, une suggestion ? : Faut pas respirer d'la compote. Ca fait tousser. Crédits : réponse ici. Petit mot de la fin : "Mundi placet et spiritus minima", ça n'a aucun sens mais on pourrait très bien imaginer une traduction du type : "Le roseau plie, mais ne cède... qu'en cas de pépin" ce qui ne veut rien dire non plus."

Sarkhan n'a jamais été un homme heureux à proprement parler. Enfant, déjà, c'était un petit garçon dont la tête était pleine de questions auxquelles les réponses n'étaient pas satisfaisantes. Etudier et réfléchir ont toujours été deux de ses grandes passions, là où ses frères et soeurs préféraient l'opulence et la frivolité de la vie mondaine. Ce n'est qu'à l'adolescence, prenant l'aplomb nécessaire pour sortir du Vieux Aramoor, qu'il put contempler la différence entre le monde des nobles et celui des roturiers, se faisant dès lors un avis bien personnel sur deux grandes sources de peine en ce monde : l'opulence et la pauvreté. A son sens, l'un et l'autre sont tout aussi corrupteurs. A l'âge de quinze ans, il publia un premier essai littéraire, largement décrié dans les cercles élevés de la société, sur l'absence de liens entre le cercle de la noblesse et celui de la majorité, mettant déjà en garde contre le déséquilibre que pouvait engendrer pareille différence.

Si on lui rit au nez à l'époque, beaucoup mirent sur le compte de la jeunesse ce qu'ils pensaient n'être qu'inepties, et que pourtant, le temps tend à confirmer. Puis ce furent des romans, des poèmes, des traités de rhétorique et de philosophie qui firent suite à cet échec, cette fois bien plus appréciés. Il prit en considération cette adoration du public face à une "sagesse précoce" (tel qu'on le luit décrit), et s'attela dès lors à se faire une place au sein des sommités intellectuelles du royaume. C'est un pari réussi pour l'homme qu'il est devenu, éduqué par les meilleurs précepteurs qu'aient pu trouver ses parents, tant dans le domaine intellectuel que lorsqu'il s'agissait d'escrime. En effet, s'il ne manqua jamais de rien, et certainement pas d'éducation, c'était notamment grâce à l'investissement de sa famille dans le domaine du luxe: nombreux sont les peintres et artisans de renom qui travaillent sous la férule des Ed'Arlinn. Mécènes, créanciers, rentiers, telles sont les activités de la génération précédant la sienne. Avec une soeur évoluant parmi les Greyhands, deux frères dans l'armée et un négociant en peausserie et tissus, la fortune des Ed'Arlinn n'était plus à démontrer.

Alors qu'il n'avait guère le choix de se rentre à certaines soirées organisées par la noblesse, son père trouva de bon ton de l'installer aux côtés d'une jeune elfe, fille de baron et baronne, qu'il ne mit pas longtemps à apprécier malgré son naturel timide. Timide et sociable, me direz-vous, sont deux choses opposées, ce à quoi je vous répondrais que vous connaîssez sans doutes tous et toutes des gens extravertis avec qui le courant ne passe pas et ne passera jamais, autant que des personnes parlant peu, mais que l'on écoute lorsque les mots franchissent leurs lèvres, et que vous appréciez. C'est exactement le cas de Sarkhan. Lors de ce fameux dîner, il ne trouva guère plus intéressant de s'empiffrer et de rire à table des grivoiseries subtiles de quelque comte éméché, et s'éclipsa sur un balcon pour poursuivre -drôle d'ironie- l'écriture d'une théorie sociologique sur le phénomène d'appartenance sociale et d'intégration à un groupe. Quoi qu'il n'ait échangé que les salutations d'usage avec la demoiselle, il ne parvenait pas à se concentrer réellement sur son écrit. Il fallait admettre qu'elle était d'une beauté rare, ni trop "elfique", ni trop "humaine", selon les critères physiques des deux races...Il aurait pu se perdre des heures durant dans la contemplations des pupilles azurées qu'encadraient des paupières fines en amande...et alors même qu'elle n'était plus à son côté, il ne pouvait s'empêcher de repenser aux lèvres rosées et aux cheveux cuivrés de la demoiselle qui occupait la place à droite de la sienne à cette table dont il s'était échappé. Il mordillait tranquillement le dos de son crayon, les yeux rivés sur une phrase inachevée, lorsqu'une main délicate se posa sur son épaule.

- Je n'aurais jamais cru voir un Ed'Arlinn fuir des festivités. , déclara une voix qu'il ne put que reconnaître tant le visage qui lui était associé semblait hanter ses pensées depuis une bonne demi-heure. Il n'osa pas relever la tête, quoi que l'envie de graver avec exactitude ses traits dans sa mémoire d'un coup d'oeil lui traversa l'esprit, et elle reprit la parole avant qu'il n'eut le temps de répondre, lisant la phrase qu'il avait laissé en suspens. "Sans une compatibilité d'opinions, l'intégration à un groupe est difficile mais n'est pas impossible : en effet" ... en effet,  selon la nature dudit groupe et les critères rassemblant ses membres, d'autres portes d'entrées que celles d'un avis commun peuvent être envisagées: selon sa façon de parler, de se poster en franc défenseur de l'opposition au thème central rassemblant ses membres sans leur manquer de respect , ni à eux, ni à leur position par rapport à la thématique unificatrice de l'entité pluripersonnelle étudiée, peut aussi permettre une intégration en bonne et due forme d'un individu dans celle-ci.
-...pardon?
- J'aurais peine à croire que mon propos ne soit rentré par votre oreille gauche pour en sortir par votre oreille droite, Sarkhan Ed'Arlinn. Je m'étonne -et me ravis- seulement de trouver d'autres opposants à la théorie manichéenne à l'appartenance sociale. , compléta-t'elle en s'asseyant face au jeune homme, qui restait bouche bée de l'envolée que la voix cristaline de la jeune femme venait de proférer.
- Une demi-heure que je planche sur cette phrase, et rien qu'en lisant la page, vous trouvez une formulation aussi complète que juste...Impressionnant, mademoiselle...m...Je vous prie de m'excuser...Je crains que votre nom m'ait échappé...
- Votre attention a du être focalisée par autre chose lorsque nous nous présentions,, déclara-t'elle avec un léger sourire qui laissait entendre qu'elle avait parfaitement saisi l'état contemplatif qui l'avait saisi lorsqu'ils avaient été introduits l'un à l'autre, Je ne suis pas adepte de l'étiquette... Appelez-moi Anya, si vous le voulez bien.
- Moi non plus, je n'apprécie pas ce polissage de titre à chaque adresse. Appelez-moi Sarkhan, je vous en prie.


De cette soirée s'en suivirent de longues entrevues entre l'un et l'autre, qui débouchèrent, en plus d'une collaboration intellectuelle fructueuse, sur un mariage dans l'année. Anya n'était pas aussi pessimiste que lui sur le devenir de la société, mais était passionnée par l'étude des mentalités autant que des lois de la physique. Le couple dénotait totalement avec l'approche très "classique" de leurs familles respectives, et faisait en même temps la fierté de celles-ci. Appréciés de tous malgré leur discrétion, reconnus comme deux jeunes esprits brillants, l'un et l'autre s'adonnèrent à une activité aussi lucrative qu'intéressante: éduquer d'autres enfants de la noblesse. Dans tous les domaines, ils se trouvaient être soit supplémentaires, soit complémentaires : là où l'étude des ethnies minoritaires n'intéressait pas outre mesure Sarkhan, qui travaillait bien plus sur la société dans son ensemble, Anya se passionnait pour ce "cas par cas racial". Là où la chimie le passionnait lui, elle s'intéressait bien plus aux lois physiques de ce monde. Assistés par la soeur de Sarkhan, Basandra Ed'Arlinn,  elle-même assistant l'une de ses collègues dans ce domaine, ils publièrent même différents livrets sur l'étude des flux magiques et l'influence des runes. Sarkhan et Anya étaient, de plus, passionnés par l'art sous toutes ses formes, avec un penchant tout particulier pour la musique, et nombreuses furent les pièces qu'ils composèrent, pour eux ou pour différents clients. De plus, ils s'accordèrent pour créer un groupe apolitique de réflexion et de partage de connaîssances qui prit le nom d'Ordre du Lys blanc, composé de savants, de leurs meilleurs élèves, et de penseurs, quelle que soit leur ethnie, et quel que soit leur milieu social. Les règles en étaient simples :

règlement de l'Ordre du Lys Blanc:

En termes de couple, Sarkhan se trouva totalement changé par cette union. S'il avait cru en le concept d'âme-soeur, il aurait pu clamer haut et fort qu'il avait trouvé la sienne en la personne d'Anya. Belle, tendre, intelligente, altruiste, elle lui apportait un réconfort qu'il n'aurait jamais pu trouver nulle part ailleurs, tant et si bien que le jeune homme renfermé qu'il était s'ouvrit peu à peu au monde qui l'entourait et à la société, s'affichant volontiers aux côtés de sa moitié. Il semblait radieux à chaque instant, et il aurait été faux de dire qu'elle était en reste en la matière!


Si seulement cela avait pu durer des siècles...Helas, la vie est ce qu'elle est, et s'il est une part de son essence que l'on ne peut ni éviter ni réfuter, c'est son aspect éphémère, et alors que Sarkhan s'apprêtait à fêter son trente-et-unième printemps, Anya quitta ce monde pour rejoindre les deux lunes. Quelques mois auparavant, déjà, elle avait commencé à se sentir plus faible que d'accoutumée. Quelques jours durant, il l'avait veillée alors qu'elle tentait de récupérer des forces par le repos. Un médecin parvint à la remettre sur pieds après une huitaine de jours de traitement, mais le répit ne fut que de courte durée : trois mois plus tard, les remèdes qui lui avaient été prescrits semblaient ne plus être suffisants, et quoi qu'aient pu tenter différents érudits dans le domaine de la santé, elle termina ses jours dans les bras de son époux le jour où ils allaient célébrer leur sixième année de mariage. Sans héritière, Sarkhan dut se résilier à retrouver son ancien nom de famille et à laisser celle qu'il avait tant aimée disparaître dans l'oubli aux yeux de tous. Les siens ne purent jamais laisser partir ce visage, ce corps, cette voix tant aimée, et encore moins les souvenirs de leur vie ensemble. Sans doute ne le pourront-ils jamais. C'est seul, face au portrait de sa belle disparue, qu'il passa son trente-deuxième anniversaire, sans espoir aucun que les suivants ne se déroulent différemment. Depuis lors, il continue le travail qu'ils avaient accomplis : faire réfléchir et éduquer tous ceux qui accepteraient leur enseignement, afin qu'elle puisse vivre au travers du savoir de ces derniers. Tous peuvent solliciter un entretien avec lui, mais jamais plus on ne le vit aux festivités qui purent être données passées la cérémonie funéraire de la belle Anya...

Ce personnage me plait beaucoup. Jaime le fait que tu en aisfait un érudit, on n'en voit pas souvent. Pense à rédiger ta famille du coup qu'on l'ajoute aux autres baronnies. Amuse toi bien avec lui.

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