dig up her bones but leave the soul alone (jaina)

Pseudo / Nom : yavanna mais tu peux m’appeler Anna. Âge : vingt-quatre printemps. Comment as-tu connu TOC ? : siriusly ? Un avis, une suggestion ? : l'est moche. Crédits : myself. Petit mot de la fin : long live the queen bitches!

(( héritage ))
how much pain has cracked your soul?
how much love would make you whole?
you're my guiding lightning strike
Ses doigts tremblants parcouraient les courbes lisses de la pierre, tandis que ses yeux se plissaient sous les éclats que renvoyait son coeur. Elle pouvait sentir toute la force qui émanait de ce talisman, cette énergie qui semblait se répandre dans son sang, dans ses veines et chaque partie de son corps. C'était donc ça, cette étrange sensation, si complexe à comprendre et à gérer. Ses doigts commençaient à la brûler, elle aurait pu en crier à s'en déchirer les cordes vocales et pourtant, il y avait aussi cette part de douceur, tel un baume que l'on appliquait délicatement sur chacun de ses membres. Là se tenaient tous les contrastes de de cette présence qui semblait prête à l'accompagner et ne plus la lâcher. La douleur se dissipa peu à peu et Jaina se risqua un regard en direction de son père, dont l'étincelle qui brillait à présent dans ses yeux dissipa ses derniers doutes. Elle était comme lui, cette fois elle en était sûre. Au fond d'elle, elle l'avait toujours plus ou moins su : elle était différente, elle était une Greyhand. Le souffle coupée, la jeune fille laissa son père lui faire rouler la pierre entre les doigts et s'éloigner quelques minutes avec. « Anir. La rune d- »  « Du sacrifice, je sais. Celle utilisée autrefois par Mara afin que ses troupes aient la vie sauve. » Pour toute réponse, Ashra, sa mère, la gratifia d'une légère caresse sur la joue, un sourire fier se dessinant sur son visage. « Certains pensent que l'opale possède l'incroyable capacité de rendre éternelle les âmes dont la pureté et la bonté n'ont pas d'égales. En gardant cette pierre sur toi, c'est l'esprit de Mara que tu honoreras et c'est également elle qui te protégera. C'est ton héritage, Jaina, ne l'oublie surtout pas. » Sa voix laissait transparaître ses émotions et avant qu'elle n'ait pu esquisser un geste envers sa mère, Jaina sentit deux mains agripper ses épaules la faisant tourner sur place. Son père était revenu et était en train de lui attacher un collier en or dans la nuque, dont le pendentif brillait d'une lueur éclatante, la pierre de son ancêtre. Bouleversée et incapable de s'exprimer correctement, c'est une promesse silencieuse qu'elle leur fit : elle deviendrait une grande Greyhand, comme Mara. De toute façon, il ne pouvait en être autrement, son destin était déjà tracé.


(( désillusion ))
when these pillars get pulled down
it will be you who wears the crown
and I'll owe everything to you

Elle avançait à tatillon, l'épaule en sang, recrachant toute cette fumée noire et épaisse qui s'insinuait dans ses poumons. Elle ne l'avait pas vu venir, pas même ne l'avait ressenti quelques minutes plus tôt. Sa tête la faisait souffrir, lui donnant l'impression que son crâne était transpercé de mille aiguilles et ses oreilles sifflaient au point d'en devenir sourde. Elle tentait de s'appuyer sur le mur à côté d'elle afin de se sortir de ce brasier infernal, trébuchant de temps à autre sur des corps inertes et déchiquetés par la puissance de l'explosion. Des corps, qui appartenaient encore il y a quelques minutes à des soldats, des camarades avec qui elle partageait depuis quelques temps son quotidien. S'interdisant de jeter un regard à ces visages connus et sans vie, elle n'avait en tête que de rejoindre la sortie de l'établissement qui venait de se transformer en un véritable enfer. C'est alors qu'elle aperçu enfin la lumière du jour, tandis que des bras l’agrippèrent avec fermeté, en soutien à ses jambes tremblantes, qui ne la tenaient plus que par miracle. De nouveau à l'air libre, on l'aida à s'asseoir sur les pavés trempés de la rue, alors qu'elle tentait désespérément de reprendre son souffle. Elle ne voyait ni n'entendait presque plus rien, le traumatisme paralysant la quasi totalité de ses membres. Ce ne fut que quelques minutes plus tard, lorsque son esprit sembla enfin refaire surface, qu'elle sentit une main caresser son visage et deux bras venir l'enlacer afin de la serrer remarquablement fort.. Ce parfum, elle aurait pu le reconnaître entre mille. Kael. Apaisée et peut-être encore sous le choc, elle se laissa aller à la fatigue et les ténèbres se refermèrent sur elle..

Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur une civière, certainement prête à partir vers l'hôpital le plus proche. Des hommes s'affairaient autour d'elle, qui était incapable de parler. Son regard se posa sur les nombreux corps que l'on avait sorti du bâtiment encore fumant, prenant en cours quelques discussions où elle ne perçu que quelques mots. On parlait d'attentat, de conspirateurs, de piège. Tout commençait peu à peu à se mettre en place dans sa tête quand elle aperçu au fond de la rue, dans l'ombre des bâtiments, son Marcheur de peau, aux mains avec un inconnu. Elle ne pouvait entendre leur discussion mais distinguait sans trop de difficulté sa main qui tenait l'homme à la gorge et l'autre posée sur le pommeau de son épée. A la vue de son expression, nul doute qu'ils se connaissaient déjà. Elle s'attendait à le voir porter un premier coup, mais Kael n'en fit rien. Peut-être était-elle encore sous le choc, peut-être que son esprit avait décidé de se jouer d'elle car quelques secondes plus tard, l'inconnu s'était volatilisé dans l'obscurité des petites ruelles. Il l'avait relâché. Une secousse fit grimacer la greyhand. Deux hommes commencèrent à l'emporter loin du sinistre, loin de la scène qu'elle venait de vivre. Ou de rêver, qui sait...